Air France recapitalise sa filiale low-cost Transavia

Transavia France pourra passer l'hiver au chaud. À peine seize mois après ses premiers vols, la compagnie française à bas prix détenue par Air France et Transavia Hollande (une filiale à 100 % de KLM), va être, selon nos informations, recapitalisée à hauteur d'une trentaine de millions d'euros. En deux fois : une quinzaine de millions d'ici à fin octobre, le restant à fin mars 2009. L'opération pourrait être présentée le 29 octobre prochain lors de l'examen de la licence d'exploitation de Transavia par le Conseil supérieur de l'aviation marchande (CSAM). Selon la réglementation européenne, son maintien est conditionné à des garanties financières, qui passent par la présentation de fonds propres positifs.Or, ceux de Transavia sont aujourd'hui négatifs après avoir enregistré à l'issue de la première année une perte supérieure à 20 millions d'euros, un montant supérieur aux 18 millions d'euros qui ont servi à constituer le capital social de la compagnie à sa naissance. " Il faut recapitaliser les fonds propres, assure une source proche du dossier. Ce n'est pas un problème de cash. La trésorerie s'élevait à fin septembre à 18 millions d'euros. " Certes, mais face à la menace que fait peser la crise sur l'activité le montant de l'augmentation de capital a été déterminé pour passer cette période difficile à l'abri.DES DIFFICULTESCette opération, qui n'était pas prévue dans le business plan initial, traduit certaines difficultés. Transavia a souffert au printemps à la fois de la flambée du prix du baril - bien qu'elle bénéficie de l'efficacité des couvertures carburant d'Air France-KLM - et du ralentissement du marché. Conséquences, la direction, qui comptait atteindre l'équilibre dès 2009, a décalé d'un an cet objectif. Et a revu à la baisse son plan de marche en ne prenant qu'un seul des deux Boeing 737 qui devaient rejoindre la flotte l'été prochain. Ceci pour éviter une situation de surcapacité, synonyme de baisse des recettes unitaires.La recapitalisation de Transavia aurait fait, selon certaines sources, tousser les Néerlandais de KLM. Mais le respect des objectifs en termes de coûts de production (inférieur à 5 centimes par siège et par kilomètre) aurait convaincu les actionnaires d'injecter de nouveaux fonds, censés être les derniers. Reste une question. Au-delà du volet financier, Transavia n'a pas réussi à contrer la concurrence des low-cost. Au contraire. En bloquant à Orly les créneaux horaires délaissés par Air France sur le réseau domestique, la création de Transavia a poussé Easyjet à lancer une base à Roissy, à deux pas du hub d'Air France.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.