Les enseignes américaines à la diète pour les fêtes de fin d'année

Les groupes américains de grande distribution sont promis à des fêtes de fin d'année très moroses. Contraction du crédit, hausse du chômage et chute des prix de l'immobilier pèsent sur le moral des consommateurs à l'approche de la « holiday season » qu'entamera la fête de Thanksgiving le 27 novembre pour s'achever au 31 décembre. Selon le consultant America's Research Group (ARG), les ventes du secteur, tous segments confondus, devraient reculer de 1 %, ce qui constituerait une première en vingt-trois ans.« Cette année s'annonce si mauvaise que même des facteurs atténuant le repli des ventes d'ordinaire ne sauveront pas la saison », prévient Britt Beemer, le directeur général du consultant. D'après ARG, 52,6 % des Américains rencontrent plus de difficultés à rembourser les achats réalisés avec des cartes de crédit. Parmi ces derniers, 73,2 % prévoient d'acheter moins de cadeaux.nouveaux comportementsDans la mesure où aux États-Unis, les trois quarts des achats de fin d'année sont réalisés à l'aide de cartes de crédit, les résultats de cette enquête promettent une fin d'année délicate. « Depuis la mi-septembre, des changements sismiques dans le comportement des consommateurs ont créé le climat d'affaires le plus difficile que nous ayons rencontré depuis notre fondation », voilà quarante-deux ans, constate Brad Anderson, le directeur général du distributeur de produits électroniques Best Buy. Pour la période de novembre à février, le groupe anticipe une chute de 5 à 15 % de ses ventes. Aux États-Unis, il espère pourtant récupérer des parts de marché à son concurrent Circuit City, qui a déposé le bilan.« Cette saison des fêtes pourrait dévoiler la fragilité de certains distributeurs en matière de trésorerie », juge Margaret Taylor, de l'agence Moody's. Outre la conjoncture, les distributeurs spécialisés comme Circuit City pourraient se retrouver dans une situation précaire car ils ont commandé leurs marchandises avant que la crise ne s'amplifie à Wall Street, note-t-elle. « Alors que les consommateurs cherchent à faire des économies, les distributeurs généralistes et les supermarchés pourraient plutôt bien s'en sortir. Toutefois, aucun segment ne sera épargn頻, craint Moody's. D'après l'enquête réalisée par ARG, 92,9 % des sondés entendent faire une partie de leurs achats de Noël chez Wal-Mart, contre 85,3 % l'an dernier. Hier, le numéro un mondial de la grande distribution a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais a revu en légère baisse sa prévision de bénéfices pour 2008.D'ordinaire moins sensibles aux aléas de la conjoncture que les distributeurs spécialisés, les chaînes de grands magasins ne se font guère d'illusions. Notamment à la tête de la célèbre enseigne Bloomingdale's, le groupe Macy's est parvenu à publier cette semaine des pertes trimestrielles inférieures aux attentes à force de promotions et d'une rigoureuse gestion de ses stocks. « Jusqu'à ce que nous soyons sortis des soixante prochains jours, nous serons incapables de vous donner des indications pour 2009 », a averti son directeur financier, Karen Hoguet.Éric Chalmet, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.