Les valeurs énergétiques prêtes à rebondir

L'heure du rebond a-t-elle sonné pour les sociétés de services énergétiques, dites « utilities » ? En apparence rien ne justifie cette tendance. Le rally boursier entamé depuis mars, qui a jusqu'ici fait la part belle aux valeurs cycliques, semble ne pas vouloir s'arrêter. Du coup, rien d'étonnant, dans ce contexte, à ce que les deux mastodontes EDF et GDF-Suez, reines des valeurs défensives, continuent d'évoluer en queue de peloton du CAC 40. Ainsi, malgré des rebonds respectifs de 30 % et 22 % depuis leurs plus-bas annuels atteints en mars, les deux titres affichent toujours des reculs respectifs de 14 % et 20 % depuis le début de l'année.Mais la donne pourrait bientôt changer. Si la tendance haussière des marchés se poursuit, certains signes d'essoufflement commencent toutefois à apparaître. Des signes de ralentissement qui, selon certains, pourraient faire le jeu des valeurs défensives. « Le rally s'étant fait sur des niveaux de valorisation aberrants, il y a fort à parier que la phase de consolidation qui se prépare s'opérera logiquement sur des fondamentaux plus solides. Les investisseurs seront alors tentés de revenir sur certaines valeurs défensives et, en premier lieu, sur le secteur des utilities », commente le responsable de la gestion actions d'une grande banque. D'autant plus, comme le souligne ce dernier, qu'avec un baril de pétrole repassé la semaine dernière au-dessus des 70 dollars le baril, le contexte redevient plus favorable pour ce domaine d'activité.incidences géopolitiques D'ailleurs, certains spécialistes du secteur parient dorénavant sur une remontée programmée des prix. C'est le cas du CM-CIC qui, dans une récente note sur EDF, abondait en ce sens. « Même si cela n'est pas immédiatement visible dans les différents graphiques sur le marché spot, on observe une tension relative sur les prix du gaz par rapport au prix du charbon », souligne l'analyste. Dans une autre note sur GDF-Suez, ce dernier relevait dernièrement que « le gaz ne répondait plus comme par le passé à la seule contrainte macroéconomique mais intégrait également la prégnance de la menace géopolitique russe qui vient modifier profondément les comportements convenus des prix du gaz ». Enfin, concernant l'évolution des tarifs sur le marché français, l'expert du CM-CIC indiquait : « Nous sommes raisonnablement convaincus que le gouvernement pourrait ne pas procéder à la moindre baisse tarifaire au 1er juillet, évitant également tout mouvement inverse, malvenu tant sur le plan politique que social à l'entrée de l'hiver. » Un sentiment qui s'est un peu plus confirmé la semaine dernière. Le magazine « Challenges » rapportait en effet que le gouvernement n'entendait pas réduire de 3,5 % les tarifs sur le gaz au 1er juillet comme cela était prévu initialement.Un avantage certain pour les deux opérateurs français qui présentent aussi l'avantage de bénéficier d'une remontée franche des prix de l'électricité. Autant d'atouts qui devraient s'apprécier plus franchement à l'avenir.
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