enseignementRien ne freine le rythme des réformes à Sciences po Paris. Malgré l'implication de son directeur, Richard Descoings, dans la concertation sur les lycées et les rumeurs ? démenties ? le donnant à l'Éducation nationale, une nouvelle réforme, applicable dès la rentrée 2009, a été votée le 25 mai, celle de l'enseignement de l'anglais. Ce qui n'est pas du goût des enseignants (une petite centaine, dont une majorité de vacataires), dont certains, constitués en collectif, demandent un moratoire. « Nous n'avons pas été concertés, les cours vont être réduits de 2 heures à 1 heure et les conférences thématiques de certains niveaux supprimées », se plaint une enseignante.À l'origine de cette mesure, l'introduction du e-learning avec un logiciel offrant 180 heures d'outils et une plate-forme d'accompagnement en ligne. Pour la direction de Sciences po, il s'agit avant tout d'améliorer la souplesse du dispositif et de moderniser les bons vieux labos de langues devenus obsolètes. responsabilisationCette réforme « globale », à l'étude « depuis longtemps », répond aux nombreuses critiques des étudiants (l'Unef notamment a voté pour la réforme) au sujet de l'enseignement des langues (75 % de mécontents selon une enquête Sofres). Accessible en permanence, l'e-learning doit aussi responsabiliser les étudiants (s'ils choisissent l'anglais, non obligatoire, ils devront désormais obtenir des certifications type TOEFL ou TOEIC). Et si les cours thématiques en anglais disparaissent, les enseignements de sciences humaines et sociales en anglais vont, eux, être renforcés. L'école compte ainsi améliorer son rang dans les classements internationaux. Les professeurs, qui pointent la faiblesse pédagogique du e-learning, seront reçus demain par la direction. C. J.

latribune.fr

26 Juin 2009, 1:41

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