Pan Shiyi, la présidente du géant immobilier Soho China, ressort bredouille de la vente aux enchères d'une parcelle située en plein centre de la capitale chinoise. « Les acheteurs sont devenus irrationnels. Il y a définitivement une bulle dans le marché immobilier de Pékin. » La parcelle qu'elle convoitait a établi un nouveau record pour la capitale, à 4 milliards de yuans (418 millions d'euros). Il y a quinze mois, elle avait pourtant dû être retirée de la vente en raison de l'absence d'acheteurs.Début juillet, les prix dans le quartier des affaires de Pékin ont progressé de 6,5 % en une semaine, selon le groupe immobilier Homelink. Dans certains quartiers réputés, la demande est quatre fois supérieure à l'offre. À Shanghai, les développeurs du projet de luxe Tomson Rivers, où le mètre carré se négocie à 10.000 euros, ont vendu dix appartements courant juin alors qu'ils n'avaient trouvé que quatre acheteurs depuis le lancement du projet en 2005. À Canton, les prix dans le centre-ville approchent de leur plus haut niveau historique (1.210 euros le mètre carré) et les appartements de seconde main établissent jour après jour de nouveaux records.retour au laxismeAprès avoir tenté de ralentir la spéculation immobilière qui avait secoué le pays jusqu'au milieu de l'année 2008, le gouvernement chinois a fait marche arrière avec le début de la crise internationale. Les développeurs n'ont désormais besoin que de 20 % de capital d'un projet pour être autorisés à le lancer, contre 35 % jusqu'alors, et la banque centrale offre une réduction de 30 % sur les emprunts aux acheteurs d'un premier logement. Les grands groupes étatiques, forts des crédits obtenus dans le cadre du plan de relance, ont profité de ce retour au laxisme des années fastes pour créer, en quelques mois, une nouvelle bulle sur le marché du logement. Avec le soutien officieux du gouvernement central, qui a besoin des poids lourds de son économie pour faire face à la crise. T. de B., à pék

latribune.fr

27 Juill 2009, 1:39

Partager :