Les insolents bénéfices de Goldman Sachs affiche d'insolents bénéfices

Première banque à dévoiler ses résultats à la mi-année, Goldman Sachs a placé la barre très haut. À 3,44 milliards de dollars, les bénéfices du plus grand établissement financier rescapé de la crise dépassent toutes les attentes. Il ne s'agit plus d'un bénéfice net par action de 3,39 dollars comme au premier trimestre, ni de 3,50 dollars comme l'anticipaient la plupart des analystes, ni même de 4,65 dollars comme l'avançait la très écoutée Meredith Whit­ney, une des analystes stars du secteur bancaire, mais de 4,93 dollars. Quant aux revenus engrangés entre avril et juin, à 13,8 milliards de dollars, ils sont tout simplement les plus importants revenus trimestriels jamais réalisés par Goldman Sachs.Ces performances exceptionnelles s'expliquent par l'amélioration des conditions de marché mais aussi par la diminution du nombre de banques capables de concurrencer le géant Goldman Sachs. Autrement dit, si la crise a diminué la taille du gâteau, pour les survivants, cet inconvénient est largement compensé par la diminution du nombre de convives.En témoigne, le développement spectaculaire des activités de courtage de la banque. Les revenus tirés du trading (10,78 milliards de dollars) sont en hausse de 93 % par rapport au deuxième trimestre 2008 et de 51 % par rapport au premier trimestre 2009.aide vite rembourséeAutre performance record : celle de l'activité de garantie des émissions d'actions (underwriting). Elle a dégagé un profit trimestriel record de 736 millions de dollars.De quoi compenser largement la charge exceptionnelle de 426 millions de dollars liée au remboursement des aides publiques reçues dans le cadre du TARP (Troubled Asset Relief Program). Il y a à peine neuf mois, fragilisée par la chute de Lehman Brothers, Goldman Sachs recevait une aide d'urgence de 10 milliards de dollars de la part du Trésor américain.La banque n'aura pas mis longtemps à la rembourser. Ni à profiter de sa liberté retrouvée pour recommencer à rémunérer grassement ses salariés. Au deuxième trimestre, la banque a mis 6,65 milliards de dollars en réserve pour rémunérer ses salariés (salaires, bonus et compensations diverses). C'est 47 % de plus qu'au deuxième trimestre 2008. Sachant que, depuis l'année dernière, les effectifs de Goldman Sachs ont été réduits de 16 % (la banque emploie désormais environ 29.400 personnes), et qu'en tout, 11,4 milliards de dollars ont été prévus pour les rémunérations au premier semestre, la rémunération semestrielle moyenne d'un employé de Goldman Sachs s'élèverait à 386.429 dollars.De tels chiffres ne laissent pas l'opinion publique indifférente. Au Congrès, les élus démocrates n'ont pas caché leur déception face au retour au « business as usual », alors même que l'administration Obama avait fait de la modération des salaires des banquiers son cheval de bataille.
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