Lyon échappera à la nouvelle loi autorisant le travail du dimanche

Les députés sont appelés aujourd'hui à se prononcer par un vote solennel sur la proposition de loi UMP qui autorise, sous des régimes différents, le travail dominical dans les communes touristiques et les grandes zones commerciales de Paris, Lille et Marseille. Le texte partira ensuite en navette au Sénat.Le texte d'origine déposé par le député UMP Richard Mallié a été considérablement vidé de sa substance, devant la levée de boucliers qu'il a suscitée à gauche mais aussi à droite. En décembre, son examen à l'Assemblée avait même été suspendu après des incidents de séance. Ce qui avait provoqué la colère de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État, qui défend fermement l'extension du travail dominical, avait exigé le retour du texte au Parlement avant l'été.Le texte finalement retenu prévoit la possibilité d'ouvrir le dimanche pour tous les commerces dans les zones touristiques et thermales. Il définit des périmètres d'usage de consommation exceptionnelle (« Puce »), lieux où l'on a « l'habitude de consommer le samedi et le dimanche », uniquement pour les zones urbaines de plus de 1 million d'habitants. Dans ces périmètres, le travail dominical devra faire l'objet de compensations : doublement de salaire, repos compensateur, etc.La gauche affirme que 5.000 communes entreront dans le champ d'application du travail dominical. Richard Mallié soutient pour sa part que seules « 497 communes et 29 zones touristiques » seront concernées.« Exception culturelle »Une chose est sûre : Lyon échappera au travail du dimanche. Grâce à la fronde menée par le député Philippe Meunier, qui a arraché une sorte d'« exception culturelle » pour l'ancienne capitale des Gaules. En décembre, l'élu UMP de l'Est lyonnais a défendu à l'Élysée devant un chef de l'État éberlué « un mode de vie lyonnais », moins « consumériste », avant d'affirmer que les Lyonnais ne voulaient pas « bouleverser leurs habitudes ». Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, reconnaît même que la création des « Puce » a permis à Lyon de continuer à vivre des dimanches paisibles.Le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, estime pour sa part que, s'il n'y a pas d'habitude de consommation dans sa ville le dimanche, c'est en partie parce que « la culture catholique y est peut-être un peu plus forte qu'ailleurs ». Et dimanche dernier, l'archevêque de Strasbourg, Mgr Jean-Pierre Grallet, a fait part aux corps constitués de l'État de la nécessité de relier le débat sur le travail dominical à la sagesse biblique qui prévoit « un temps pour le repos ». Hélène FontanaudSocial
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