Le budget de l'Élysée mis en accusation

La meilleure défense, c'est l'attaque. Alors que le député socialiste René Dosière présente aujourd'hui un rapport intitulé "Le budget de l'Élysée ne connaît pas la crise", les services de la présidence de la République prennent les devants pour désamorcer la polémique. Les documents budgétaires montrent en effet une hausse de 11,45%des crédits de la présidence, à 112,3millions d'euros, par rapport à la même période de l'an dernier. La hausse est particulièrement sensible (+ 25,2%) pour les charges de fonctionnement (fournitures, télécoms, frais de réception). Une inflation que l'Élysée explique par la plus forte activité de la présidence. Par ailleurs, la présidence souligne que son budget n'a réellement progressé que de 2 % — soit le niveau de la norme de dépense retenue pour l'État — puisque, en fait, la dotation 2008 avait été sous-évaluée de 9,2 millions d'euros en loi de finances initiale. Le budget définitif de la présidence pour 2008 s'élèvera finalement à 110 millions d'euros et non à 100 millions comme prévu, compte tenu de l'augmentation de deux charges qui avaient été "sous-estimées", explique l'Élysée. Cette réévaluation concerne "les cotisations retraite des personnels du ministère de la Défense ayant exercé à l'Élysée", pour 4,2 millions d'euros, et "la facturation des moyens de transport aérien du chef de l'État" pour 5 millions d'euros. L'Élysée précise que sur ce poste de dépenses en particulier l'estimation pour le budget 2008 a été "faite sur la base des déplacements du précédent chef de l'État en 2006, alors que ceux-ci ont triplé entre ces deux années". "OPAQUE ET INEXACTE" Ces explications ne convainquent pas RenéDosière. "Jamais le budget de l'Élysée n'a été présenté d'une manière aussi opaque et inexacte alors qu'il augmente à un rythme inhabituel en période de récession. Dans ces conditions, l'Élysée doit revoir sa copie", écrit-il dans son rapport. Outre la question des frais de déplacement, le député pointe le fait que la rémunération des 98 contractuels de la présidence progresse de "20 % après 26,8 % en 2008". "Décidément, les collaborateurs du président ne connaissent pas de problème de pouvoir d'achat", ironiset- il. L'élu s'interroge aussi sur le nombre exact de fonctionnairesmis à disposition du Château. Le budget de l'Élysée sera examiné le 13 novembre à l'Assemblée. Et pour la première fois il sera contrôlé par la Cour des comptes.
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