La trésorerie d'EADS mal valorisée en Bourse

Avec une baisse de près de 48 %, EADS est la dixième plus forte baisse du CAC depuis le début de l'année. Un paradoxe quand on sait que, parallèlement, le groupe dispose aujourd'hui de la plus imposante trésorerie de l'indice parisien et, bien entendu, du SBF 120. Selon le consensus Facset, sa trésorerie net avoisinerait les 7,4 milliards d'euros à la fin de l'exercice. Une manne considérable, voire providentielle en ces temps de crise où les liquidités se font rares.LES INVESTISSEURS CRAIGNENT UN RETOURNEMENT DE CYCLEReste que, à ce jour, cette situation excédentaire est pour ainsi dire ignorée par les investisseurs. Et pour cause. Si cette somme ressemble fort à un sérieux atout à la lumière de la crise, le groupe a pourtant jusqu'à présent cumulé les faiblesses. En premier lieu, les craintes entourant la montée en cadence du programme A380 et le premier vol d'essai de l'A400M qui va de retard en retard. Mais aussi son exposition à un dollar faible, lui attirant jusqu'à il y a peu l'antipathie des investisseurs. Sans parler des craintes d'un retournement de cycle dans l'aéronautique civil.Dans ce contexte, l'aspect de la trésorerie n'avait rien de prépondérant. Aujourd'hui, si les vents ont changé, la situation excédentaire du groupe n'est pas si importante que cela car elle ne constitue pas de trésor de guerre de 8 milliards d'euros à part entière puisqu'il s'agit d'avance clients. " Si l'on retraite ces avances, le seuil incompressible de trésorerie net ressort à 3-4 milliards d'euros ", relève l'analyste du CM-CIC." Ces avances vont être consommées à mesure que la cadence de production va aller crescendo. Environ 1,5 à 2 milliards vont être utilisés en BFR (besoin en fond de roulement) sur les trois prochaines années ", ajoute ce dernier. En outre, 1 à 2 milliards d'euros pourraient servir à des acquisitions dans un marché bradé. L'intérêt du groupe se porterait dans le domaine de la sécurité, estiment certains spécialistes. Enfin, d'autres évoquent la possibilité de donner un coup de main aux compagnies clientes en cas de défaillance financière.
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