Sarkozy ajuste politiquement le gouvernement Fillon

Le grand remaniement qui doit donner le signal de la seconde phase du quinquennat de Nicolas Sarkozy aura sans doute lieu juste avant les élections européennes de juin. C'est donc un François Fillon rassuré sur son avenir immédiat qui a plaisanté hier en présentant ses v?ux à la presse?: la refonte de l'équipe gouvernementale interviendra « lorsque les circonstances, aux yeux du président, l'exigeront et lorsque vous vous y attendrez le moins ». Pour l'instant, Nicolas Sarkozy refuse de toucher aux grands équilibres pour, a-t-il expliqué au début de l'année, ne pas donner l'impression aux Français qu'il donne « une réponse politique » à la crise. Hier, comme prévu, le chef de l'État a récompensé Brice Hortefeux en le nommant ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, un périmètre ministériel bien plus large que celui de son prédécesseur, Xavier Bertrand. Ce dernier quitte le gouvernement pour prendre la tête de l'UMP lors du conseil national du 24 janvier. Nicolas Sarkozy considère qu'en nommant Brice Hortefeux à un ministère très exposé il fait d'un côté une fleur aux syndicats, en leur « offrant » son « ami de trente ans », et permet de l'autre côté à l'ex-ministre de l'Immigration de peaufiner une image de « premier ministrable ». La seule surpriseAu nom de la poursuite de l'ouverture, le chef de l'État réalise aussi une opération purement politicienne en nommant l'ex-socialiste éric Besson au ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, rebaptisé « ministère de l'Indignité nationale » au PS. éric Besson parachèvera sa « transgression » en intégrant l'UMP la semaine prochaine avec son petit club des progressistes. La seule surprise vient du remplacement d'éric Besson au secrétariat d'État à l'Économie numérique par Nathalie Kosciusko-Morizet. Le poste d'éric Besson était à l'origine réservé pour Bruno Retailleau, un proche de Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, ce qui aurait constitué un rééquilibrage de l'ouverture vers « la droite de la droite ». Mais Philippe de Villiers a opposé son veto. Autre revers, celui infligé à Christine Boutin, qui perd le portefeuille de la Ville pour ne conserver que le Logement. Fadela Amara, secrétaire d'État à la Politique de la ville, qui s'entendait mal avec Christine Boutin, travaillera désormais sous l'autorité de Brice Hortefeux.
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