Les bonus chutent de 50 % dans les banques

Finis les Ferrari et le caviar. Après une année noire dans les banques, tout le monde se serre la ceinture. Goldman Sachs, qui publie ses résultats annuels aujourd'hui, va également annoncer les bonus à ses banquiers. Face à la violence de la crise, les banques ont subi en moyenne une chute de 30 % à 40 % de leurs revenus. En contrepartie, elles doivent réduire fortement leurs coûts. Deux leviers sont alors possibles?: les réductions d'effectifs (voir ci-dessous) et la baisse des bonus. En moyenne, ils devraient chuter de 50 % cette année. Un niveau attendu dans les banques américaines comme Merrill Lynch ou Morgan Stanley mais aussi chez Lazard ou Rothschild. Une baisse importante mais à relativiser avec les montants records de 2007. Les bonus payés par les cinq grandes banques de Wall Street l'an passé avaient atteint 66 milliards de dollars. Cette année, pour donner l'exemple et surtout éviter toute polémique, les patrons de Goldman Sachs, Morgan Stanley et Deutsche Bank ont renoncé à leur bonus. L'impact est ensuite dégressif en descendant dans la hiérarchie. Par exemple, chez Morgan Stanley, les 14 premiers dirigeants verront leur bonus chuter de 75 %. Ceux des 35 membres du comité exécutif baisseront de 65 % et ainsi de suite. Les seniors (à partir de huit ans d'expérience) sont relativement plus touchés dans la mesure où leurs rémunérations sont plus élevées. Cette règle s'applique à toutes les banques. « On ne peut pas se permettre de ne pas payer nos équipes. Mais elles n'attendent pas de miracle », explique le responsable d'une banque américaine à Paris.l'angoisse de licenciementAu-delà du montant de leur bonus, les banquiers craignent pour leur emploi (voir ci-contre). Face à l'angoisse des plus jeunes d'être licenciés, une banque britannique leur aurait même assuré une garantie d'emploi pendant deux ans en échange d'une absence totale de bonus. Autre évolution commune à tous?: les bonus seront payés majoritairement en actions. Cette tendance avait déjà commencé en 2007, lorsque la crise a commencé. Les actions restent bloquées pendant plusieurs années pour fidéliser les banquiers. Chez Morgan Stanley, cette période s'étend à trois ans contre cinq ans chez UBS et Goldman Sachs, ce dernier s'étant pourtant révélé comme le meilleur élève dans la crise. Quelques banques diffèrent aussi le versement de la partie cash des bonus, généralement sur deux ans, comme c'est le cas chez UBS. « On ne peut même plus les appeler des bonus puisque la partie en cash est aussi bloquée », se lamente un banquier parisien. Après les belles années 2006 et 2007, les banquiers se préparent à des jours plus tristes. D'autant qu'ils ont aussi perdu une partie de leur bonus des années passées. Les actions touchées en 2006 et 2007 et qui n'ont pas été vendues ont perdu toute leur valeur. « Nous avons perdu des fortunes », explique un banquier résigné.Matthieu Pechberty
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