L'euro tente de prendre sa revanche sur le dollar et le yen

C'est le géant mondial des transactions de change ? la Deutsche Bank ? qui le dit : « L'euro a été vendu trop agressivement » en lui prédisant un rebond. De fait, depuis le début de l'année, la monnaie unique est la plus attaquée des grandes devises. Face au dollar, l'euro est retombé de 1,4150 à 1,3025 au plus bas jeudi dernier, après l'annonce de la baisse des taux de la BCE, soit un repli de près de 8 % depuis fin décembre. Vis-à-vis du yen, la monnaie des Seize s'est étiolée de 9,5 %, rechutant d'un point haut de 128,50 à 116,20 ce même jeudi. Enfin, par rapport à la livre sterling, qu'il avait enfoncée quasiment à parité dans les dernières heures de 2008, l'euro a cédé près de 10 % de sa valeur pour retomber jusqu'à 0,8840. Mais, à la veille du week-end, le rebond pronostiqué par les stratèges de la banque allemande commençait à prendre forme, à la faveur d'une déclaration de Jean-Claude Trichet, qui a indiqué sur les ondes de la chaîne de télévision japonaise NHK que la BCE écartait toute idée d'abaisser son taux directeur à zéro, même si les économistes programment d'ores et déjà une nouvelle détente d'un demi-point à 1,5 % pour mars. Le redémarrage de l'euro est resté modeste face au sterling, mais beaucoup plus tranché contre le yen, puisqu'il est remonté au-dessus de 120 et surtout au dollar, face auquel il s'est hissé à près de 1,3350.Le billet vert a dû encaisser de plein fouet une nouvelle série noire de statistiques américaines, que le sauvetage de Bank of America n'a pas suffi à masquer. L'indice des prix de décembre s'est contracté (de 0,7 %) pour le troisième mois consécutif, la production industrielle s'est écroulée de 2 % et le taux d'utilisation des capacités de production est retombé de 75,2 % à 73,6 %. Plus grave, les flux nets de capitaux étrangers à long terme (actions, obligations d'entreprises et emprunts d'État) vers les États-Unis, supposés financer les déficits, ont viré au rouge en novembre, pour la première fois depuis septembre 2007. On a assisté à des sorties de capitaux, de 21,7 milliards de dollars, en raison notamment d'un mouvement de défiance à l'encontre des bons du Trésor américains à dix et trente ans : les investisseurs étrangers en ont vendu pour 22,87 milliards de dollars, alors qu'ils en avaient acheté 32,87 milliards en octobre, reportant leur appétit sur le papier à très court terme.Isabelle Croizard
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.