Plus de vidéos, plus de programmes à voir ou revoir après leur diffusion sur l'antenne? En rénovant son site Tf1.fr, le groupe TF1 se décide à suivre le mouvement vers la télévision « à la demande ».En France, en 2008, 6,3 millions de personnes ont, ne serait-ce qu'une fois, utilisé la télévision de rattrapage ou « catch up TV », qui consiste à regarder sur Internet des programmes dont on a raté la diffusion sur une chaîne. Soit 2 millions de plus qu'en 2007. Pour l'instant, chaque individu ne consacre que 2 minutes par jour à cette pratique, selon l'étude Global TV de Médiamétrie, contre plus de 3?h?30 pour la durée d'écoute quotidienne de la télévision. Mais elle est déjà beaucoup plus massive chez les jeunes. Les 15-24 ans y passent en moyenne 9 minutes par jour. L'offre n'est pas encore exhaustive, notamment parce que les chaînes n'ont pas toujours obtenu des producteurs le droit d'exploiter les programmes de cette façon. Mais progressivement, elles signent des accords qui autorisent à mettre en ligne films et séries qui manquent encore à l'appel.Et la catch up n'est qu'une partie de la consommation « délinéarisée » de vidéo, par opposition à la programmation linéaire d'une chaîne de télévision. Aux États-Unis, en mars dernier selon Nielsen, 130 millions d'internautes ont fréquenté des sites proposant de la vidéo, un chiffre en progression de 39 % en un an. Leur durée de visionnage est de 191 minutes mensuelles (soit plus de 6 minutes par jour). Si Youtube reste la destination la plus populaire en ce domaine, Hulu.com, lancé fin 2007 par Fox et NBC et qui propose gratuitement des séries et films, notamment ceux des deux groupes, avec de la publicité, est devenu numéro deux.multitude d'optionsEn France, internautes et téléspectateurs abonnés via leur fournisseur d'accès à la télévision par ADSL ont à leur disposition une multitude d'options : la vidéo à la demande (VOD)payante sur le téléviseur ou l'ordinateur, avec des services comme TF1 Vision, Canal Play, Arte Vod., la catch up gratuite sur Internet, ou comprise dans un abonnement (Canal Plus à la demande, France Télévisions sur Orange TV), et tous les sites gratuits comme Dailymotion, Youtube... Cette profusion et l'engouement qu'elle rencontre notamment auprès des jeunes posent deux questions aux acteurs de la télévision traditionnelle, analyse le consultant Philippe Bailly (NPA Conseil) : comment conserver le lien entre le téléspectateur et la chaîne ? Et comment rentabiliser ces services ? Les utilisateurs d'offres légales de VOD payante sur ordinateur ont dépensé 11 euros chacun au cours des six derniers mois, 17 euros pour l'accès sur le téléviseur. Mais à près de 47 %, ils plébiscitent la gratuité avec des insertions publicitaires.

latribune.fr

29 Avr 2009, 1:41

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