Les prix viennent au secours du pouvoir d'achat

flationLa baisse des prix s'est accentuée en juin. Selon les données publiées hier par l'Insee, les prix ont progressé de 0,1 % sur un mois en juin en raison notamment d'une hausse des tarifs de l'énergie qui a compensé le recul des prix des produits frais, l'inflation a reculé de 0,5 % sur un an, après ? 0,3 % en mai. Première conséquence, ce chiffre aurait dû amener à baisser le taux de rémunération du livret A à 0,25 % au 1er août, mais le gouvernement, après recommandation du gouverneur de la Banque de France, a décidé de le fixer à 1,25 % au lieu de 1,75 % actuellement (voir page 16). Après la valse des étiquettes observée l'an dernier, le reflux des prix à l'?uvre actuellement « est un facteur de soutien à la consommation dans un contexte de remontée du chômage », souligne-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Les services de la ministre de l'Économie tablent cette année sur une progression du pouvoir d'achat de 1 %, à la fois grâce au repli des prix et à l'augmentation des prestations sociales. Pour Nicolas Bouzou (Asterès), ces baisses des prix bénéficieraient « plutôt aux ménages à faibles revenus (ceux pour lesquels la part de l'alimentation et de l'énergie est la plus élevée), qui ont aussi la propension à consommer la plus forte ». Quant au risque de déflation ? cercle vicieux de recul des prix et des salaires destructeur pour une économie ?, les économistes comme le gouvernement l'écartent. D'abord parce qu'en rythme mensuel, l'inflation continue, même si c'est à un rythme très léger, à augmenter. Ensuite, parce que l'indicateur d'inflation sous-jacente (qui mesure les prix hors tarifs publics et produits à prix volatils comme l'énergie ou les matières premières agricoles) progresse de 1,5 % sur un an. Ensuite, les spécialistes s'accordent à penser que si l'inflation va sans doute rester négative encore quelques mois, elle devrait ensuite se redresser. En effet, comme l'analyse Alexander Law (Xerfi), « la baisse des prix à la consommation sur un an est liée tout naturellement à la modération des cours des matières premières industrielles et agricoles par rapport à la période correspondante de l'année passée ». Ainsi, sur un an, l'énergie perd 17,4 % (et les seuls produits pétroliers 26,1 %). Plus nouveau, les prix de l'alimentation sont enfin en recul (de ? 0,4 %) en raison de la chute du prix des produits frais (? 9,2 %).RetournementPour Alexander Law, il ne fait aucun doute que « la situation va s'inverser dès la fin de l'ét頻. Ce qui n'est pas sans laisser planer quelques nuages sur les perspectives de consommation des Français. Car si leur pouvoir d'achat est soutenu en 2009 par le repli des prix, un redémarrage de l'inflation en fin d'année et en 2010 viendrait peser sur le comportement des ménages alors même que le rebond de l'emploi ne sera pas au rendez-vous. Plus que du spectre de la déflation, il conviendrait alors de se préoccuper du risque qu'un dérapage des prix (notamment via une nouvelle flambée des matières premières) ferait peser sur l'économie française.
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