L'Opep a mangé son pain blanc

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui tient aujourd'hui une réunion ministérielle à Oran (Algérie) se prépare à limiter son offre pour tenter de faire remonter les prix du baril de pétrole. Son panier de référence cotait lundi 42,53 dollars, près de 70 % de moins que son pic historique atteint début juillet dernier à plus de 140 dollars. La récession économique qui se répand à travers le monde entraîne une demande moindre d'or noir. Symptomatique de la situation, en novembre, la Chine a consommé 3,5 % de pétrole de moins qu'un an auparavant. Dans son dernier rapport mensuel, publié hier, l'organisation prévoit une baisse des besoins mondiaux de 0,2 % l'année prochaine à 85,7 millions de barils par jour (mbj). En moyenne, l'Opep devrait fournir au monde cette année 31,6 mbj, 700.000 b/j de moins qu'en 2007. Et en 2009, elle prévoit une offre à 30,2 mbj, soit une amputation de 1,4 mbj. Certains spécialistes, pour leur part, sont encore plus pessimistes, estimant que l'on pourrait retomber au plus faible étiage depuis quelque vingt ans. Aussi, pour l'organisation, l'équation est simple mais douloureuse à résoudre?: réduire ses parts de marché pour les valoriser au mieux. L'Iran évalue la coupe de 1,5 à 2 mbj. L'Arabie Saoudite opterait pour 1 mbj. Déjà les deux dernières réunions de l'Opep ont retiré 2 mbj du marché, sans effet sur les prix. Signe de nervosité, le cartel demande aux non-membres de faire un effort, de 300.000 b/j pour la Russie par exemple. L'Opep n'entend pas en effet voir ses parts de marché récupérées par les non-Opep. Mais, au-delà de l'annonce, ce sera l'application de la décision qui sera le véritable enjeu. Nombre de membres ont en effet des difficultés à respecter rigoureusement le plafond de production qui leur est attribué. La chute des recettes va poser de graves problèmes à certains États producteurs pour boucler leur budget et éviter des tensions sociales. L'Iran a besoin d'un baril à 80 dollars pour équilibrer ses comptes. Et il n'est pas sûr que la décision prise aujourd'hui permette une remontée des prix, même modeste. L'Opep, comme tout le monde, se prépare à une année 2009 difficile.
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