« Le vote des actionnaires de Fortis n'était pas dirigé contre BNP Paribas »

Relancées à la suite du rejet de l'accord avec BNP Paribas, les négociations autour de Fortis se sont poursuivies hier à Bruxelles, où le nouveau conseil d'administration de la banque discutait avec le gouvernement fédéral. « La Tribune » a rencontré l'un des principaux acteurs de ce feuilleton, Pierre Nothomb, associé du cabinet Deminor, qui représente quelques-uns des plus importants actionnaires du groupe. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance contre l'accord avec BNP Paribas, mercredi dernier ?Le gouvernement a agité le chiffon rouge. D'abord en essayant d'exercer les droits de vote sur ces 125 millions d'actions, ce qui était impossible de l'avis unanime des juristes. Ensuite, en tentant de diviser les actionnaires en discutant en « one to one » avec certains. Le gouvernement est allé trop loin pour obtenir l'approbation des actionnaires.C'est donc l'attitude du gouvernement fédéral qui a mené à la situation présente ?En fait, lors de la renégociation qui a eu lieu fin janvier, l'État a fait beaucoup d'efforts et BNPP très peu de concessions. Les Français ont même amélioré leur position. Ce faisant, ils ont commis une erreur psychologique. Ils avaient face à eux un gouvernement coincé qui voulait trouver une solution pour rendre l'accord acceptable. Ils ont été trop durs.Un accord avec BNP Paribas est-il toujours possible ?BNPP est une banque très professionnelle avec un excellent management. Si je devais placer mon argent, je le mettrais là. Leurs dirigeants ont été très « pro », c'est le cas de le dire. Ils ont seulement manqué d'empathie. En dehors de cela, le projet industriel faisait et fait toujours sens. Le vote de mercredi n'était pas un vote anti-BNP Paribas, loin de là. C'était un vote contre des conditions inacceptables et contre certaines pratiques. Mais à présent, la situation est plus compliquée pour BNP Paribas. Il est désormais possible d'examiner le scénario du « stand alone » en toute sérénité. À nouveau aujourd'hui, le choix entre les deux options va se faire à la marge. Propos recueillis par Yann-Antony Noghès
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