Comment les fonds d'investissement entendent profiter des plans de relance

Enfin. Après des semaines de rudes négociations, Barack Obama a signé hier, à Denver, son plan de relance. En coulisse, les fonds d'investissement trépignaient d'impatience dans l'attente de cette annonce. En tout cas, ceux présents sur le marché des infrastructures. Car, sur les 787 milliards de dollars du plan Obama, une enveloppe d'une centaine de milliards ira aux grands travaux. Mise aux normes environnementales de bâtiments, construction d'autoroutes, de ponts, de lignes ferroviaires ou de transports publics : pour tous ces projets, les fonds pourront s'associer au gouvernement américain grâce à un partenariat public-privé (PPP). « Les décisions de l'administration Obama auront un effet très fort sur les investissements dans les infrastructures », affirmait le 24 janvier dernier Jeffrey Hahn, le directeur financier de Morgan Stanley Infrastructure Partners (MSIP), lors du sommet « private equity international ». MSIP a levé en 2008 le deuxième plus gros fonds du marché, à 4 milliards de dollars. Globalement, les fonds dédiés à cette activité sont à la tête de plus de 25 milliards de dollars, prêts à être investis. Petit bémol, les acteurs français du marché, peu présents outre-Atlantique, restent peu concernés par la manne américaine. Seul Meridiam, dont Crédit Agricole Private Equity est l'un des principaux financeurs, semble être en mesure d'en bénéficier. Sur 600 millions d'euros, le fonds en réserve 200 millions à l'Amérique du Nord. Meridiam a récemment remporté un contrat pour un projet d'autoroute de 2 milliards de dollars au Texas. « D'autres affaires sont sur le point d'être bouclées, signale Thierry Déau, le président du fonds. Le plan Obama va permettre d'accélérer les choses. »En fait, c'est plutôt sur le dispositif de relance mis sur pied par Nicolas Sarkozy que les fonds d'investissement de l'Hexagone devront compter. grands projets français Le président français a en effet annoncé le 4 décembre 2008 « la mobilisation d'une enveloppe de 8 milliards d'euros [?] destinée au financement des grands projets d'infrastructure ». Mais le chef de l'État a fixé une liste limitée de « grands travaux » éligibles, comme le canal Seine-Nord-Europe ou les lignes de TGV encore dans les cartons. Pascal Cuche, associé du cabinet Paul Hastings, estime que « ce plan va permettre au marché de sortir d'une impasse ». Car, depuis quelques mois, les investisseurs privés éprouvaient les pires difficultés à emprunter auprès des banques. « Tout a considérablement ralenti le 15 décembre dernier, une fois les derniers projets bouclés, nombre d'acteurs étant dans l'attente des détails du plan de relance », raconte Thomas Courtel, associé chez Gide Loyrette Nouel. Reste à connaître les conditions de l'État français pour l'octroi de ces financements.
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