La Chine fait

chronique sur le vifC'est bien connu, en temps de crise, il est possible de faire quelques bonnes affaires, à condition d'en avoir encore les moyens. C'est le cas de groupes chinois qui disposent de cash en ces temps de turbulences financières. Victime emblématique de cet appétit?: le groupe australo-britannique Rio Tinto, un géant mondial des métaux, se révèle aujourd'hui un colosse aux pieds d'argile. Il est lourdement endetté (38,7 milliards dollars), après avoir acheté à tour de bras ces dernières années d'autres groupes miniers au prix fort. Il était en effet plus judicieux d'acquérir directement des réserves minérales pour profiter de l'envol des prix de métaux que de prospecter la terre pour trouver d'hypothétiques nouveaux filons. Avec le reflux des cours de l'acier, du cuivre, de l'aluminium? conséquence de l'explosion de la bulle sur les marchés, Rio Tinto se retrouve à sec et a besoin de chevaliers blancs. Régulièrement éconduit ces dernières années par plusieurs groupes, Chinalco, leader chinois de l'aluminium, tient sa revanche. En apportant 19,5 milliards de dollars, il s'apprête à porter sa participation dans le capital de Rio de 9 % à 18 %?! Lundi, on apprenait qu'un autre mineur australien, OZ Minerals, criblé de dettes, passait lui aussi sous pavillon chinois, celui de Minmetals, pour 1,64 milliard de dollars. Ce jour-là, le président chinois, Hu Jintao, bouclait d'ailleurs un périple sur le continent africain pour consolider les relations commerciales, reposant souvent sur les matières premières, notamment le pétrole. En valeur, en 2008, les importations de matières premières chinoises, en provenance d'Afrique, ont bondi de 54 %?! La Chine, qui en est le premier consommateur, pourrait donc progressivement disposer de pièces maîtresses sur l'échiquier mondial des matières premières, lui permettant de peser partiellement sur les prix. Car malgré l'effondrement des cours, la demande de produits de base physiquement stratégiques dans l'économie mondiale repartira. Sur ce point, Pékin sortira renforcé de la crise actuelle.nLa Chine pourrait progressivement disposer de pièces maîtresses sur l'échiquier mondial des matières premières, lui permettant de peser partiellement sur les prix.Robert Jules est journaliste à «?La Tribune.?»
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