L'euro attaqué sur son flanc Est

Il a suffi d'un avertissement lancé par l'agence Moody's pour que le vent glacial en provenance des pays de l'Est qui souffle sur la zone euro fasse tomber la monnaie unique à son plus bas niveau de l'année face au dollar. L'agence menace de dégrader les notes de certaines banques d'Europe occidentale ayant des antennes en Europe centrale et orientale, fragilisées par la grave crise économique qui s'est abattue sur les Peco (lire aussi page 21). L'euro a ainsi reflué à son plus bas niveau depuis dix semaines face au dollar, enfonçant le seuil de 1,26, pour dériver jusqu'à 1,2565. Et si l'on en croit ABN-Amro, le temps qui le sépare du point bas de près de trois ans, atteint à l'automne dernier à 1,2330, risque de passer très vite.vague de défianceMonnaies mondiales les plus performantes au premier semestre de 2008, fortes de la participation des pays qu'elles représentent à l'Union européenne depuis 2004 pour la plupart, les forint, zloty et autre couronne tchèque sont emportées par la vague de défiance envers les pays émergents. Au plus bas depuis trois ans, la couronne tchèque affiche une dévalorisation de 17 % depuis août dernier, le leu roumain a, lui, cédé 18 % de sa valeur. Le forint hongrois, qui a pulvérisé hier un nouveau record historique de faiblesse face à l'euro, a cédé 22 % de sa valeur face à la monnaie européenne depuis les heures de gloire qui se sont achevées il y a six mois. Quant au zloty polonais, il est à ce point malmené que l'on évoque une hausse à contre-courant, dans l'urgence, des taux de la banque centrale, tombés à 4,25 %. Il s'est déprécié de 31 % en six mois. Et les experts, unanimes, annoncent que le pire reste à venir. L'euro ne manquerait donc pas d'y laisser quelques plumes supplémentaires, surtout si l'on ajoute le rouble, dont l'actuelle rémission, après une décote de 20 %, ne s'apparente pas à une guérison, au moment où la Russie plonge dans la récession. En le dévaluant de 10 %, pour l'installer dans une nouvelle fourchette face au panier composé de 55 % de dollars et de 45 % d'euros sur lequel il est indexé, la Banque de Russie a fixé une nouvelle cible à la spéculation qui, l'arme au pied, attend son heure. Isabelle Croizard
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