Évian remonte aux sources de l' ? uvre de Rodin

expositionpar Yasmine Youssi à ÉvianParis, à l'orée des années 1890. Le baron Jonas Vitta, heureux propriétaire d'un terrain récemment acheté à Évian, s'en vient frapper à la porte de Rodin pour lui commander quelques éléments de décoration pour une future villa. Sauf que le baron décède quelques jours après sa visite. Et il faut attendre 1899 pour que le sculpteur livre des jardinières et des bas-reliefs à ses descendants.Partant de ces éléments, le musée Rodin ? sollicité par la ville d'Évian ? a conçu pour le Palais Lumière une très belle exposition consacrée à la production décorative de l'artiste. L'occasion de rassembler plus de 150 plats, vases, dessins, maquettes, bronzes, médaillons ou sculptures pour certains très connus, comme cette déclinaison du « Penseur », alors que d'autres sont ici présentés pour la première fois.élève de la petite écoleC'est par les arts décoratifs que Rodin est entré en sculpture. « Élève de la Petite École, qui forme aux métiers d'art, il espère ensuite intégrer les Beaux-Arts mais rate le concours, explique François Blanchetière, conservateur au musée Rodin et commissaire de l'exposition avec William Saadé. Il travaille alors pour des ornemanistes puis pour le sculpteur et décorateur Carrier-Belleuse auprès de qui il apprend à produire rapidement en déclinant un même motif dans différentes ?uvres. » Comme ce buste de femme, « la Lorraine » (1872), pour laquelle il imagine plusieurs coiffes.talents de modeleurRodin retrouve ensuite Carrier-Belleuse à la Manufacture de Sèvres. Nommé directeur de l'établissement, ce dernier fait appel à ses talents de modeleur dont témoigne « l'Air et l'Eau » (1879-80), un plat figurant amours et femmes allongées dans un style qui a gagné en puissance.C'est dans ces années-là que l'État lui passe commande de ce qui deviendra « la Porte de l'Enfer ». L'artiste intègre à sa porte des motifs déjà existants et en imagine d'autres auxquels il donne une autonomie. Telle cette tête de pleureuse déclinée ensuite en marbre gris ou en grès émaillé.Rodin n'abandonnera jamais le genre et continuera à répondre aux commandes de (riches) particuliers, une fois célèbre, comme le montrent les jardinières et bas-reliefs de La Sapinière, la villa du baron Vitta, qu'il est exceptionnellement possible de visiter à l'occasion de cette exposition. n « Rodin et les arts décoratifs » au Palais Lumière jusqu'au 20 septembre. Tél. : 04.50.83.15.90. www.ville-evian.fr. Catalogue : Éditions Alternatives, 304 p., 40 ?.
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