L'endettement allemand pourrait exploser en 2009

Ceux qui brandissaient « l'excellente situation budgétaire de l'Allemagne » et son obsession rigoriste pour l'accuser de tous les maux économiques de l'Europe vont devoir trouver de nouveaux arguments. Le « Süddeutsche Zeitung » («?SZ?») a affirmé dans son édition d'hier que le gouvernement fédéral comptait à présent contracter 30 milliards d'euros supplémentaires de dettes net en 2009. Un chiffre deux fois supérieur aux 14 milliards d'euros qui devraient être enregistrés cette année, et qui va bien au-delà des 18,5 milliards d'euros prévus dans le projet de budget qui doit être approuvé vendredi par le Bundesrat, la chambre haute du parlement allemand.situation préoccupante Il est vrai que ce projet est encore basé sur la prévision de croissance de 0,2 % du PIB l'an prochain. Une estimation qui n'est désormais plus guère réaliste : les économistes tablent en moyenne sur une baisse de 2 %. Un tel recul provoquerait un manque à gagner fiscal de 6 milliards d'euros et un surcoût de 2 milliards d'euros sur les allocations chômage. À cela s'ajoute la décision de la cour constitutionnelle (« La Tribune » du 11 décembre) de rétablir entièrement l'indemnité fiscale kilométrique. Au total, 11,5 milliards de dépenses qui devront être financées par de la dette. Si ces chiffres, considérés par le ministère comme des « spéculations de journalistes » se confirment, Berlin devra déclarer officiellement la « perturbation de l'équilibre économique global », unique moyen de faire une entorse à l'article 115-1 de la Constitution qui interdit à l'État fédéral de contracter plus de dettes qu'il ne réalise d'investissements. Pour 2009, les investissements fédéraux sont estimés à 27 milliards d'euros. Selon le « Rheinische Post », cette déclaration devrait intervenir fin janvier. La situation est d'autant plus préoccupante qu'elle risque de s'aggraver. Un point de PIB en moins pourrait coûter 4 milliards d'euros au budget fédéral. De plus, Angela Merkel a annoncé mardi un nouveau plan de relance pour la fin janvier. « Quelques milliards », a-t-elle concédé. Dans un premier temps. Car on table plutôt sur un montant global qui devrait être compris entre 20 et 25 milliards d'euros. Et, là aussi, les dettes paieront. Au point que l'expert budgétaire du parti libéral, Otto Fricke, n'exclut pas, en 2009, 50 milliards d'euros de dettes net nouvelles, ce qui dépasserait le précédent record de 40 milliards détenu depuis 1996 par le ministre des Finances d'Helmut Kohl, Theo Waigel. Voilà qui annonce le retour de l'Allemagne dans le rouge budgétaire. Car nul ne croit plus que les Länder et les communes pourront encore dégager des excédents, qui jusqu'ici compensaient le déficit fédéral. Seule consolation : sur les marchés, le rendement du papier fédéral n'a jamais été aussi faible. L'Allemagne va donc s'endetter à bon marché. Maigre consolation.n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++Infographie92 mm x 56 mm
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