Société Générale a traversé 2008

Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, veut croire Société Générale, qui avait entamé l'année 2008 par une perte assassine dans ses activités de marché. Affaiblie et menacée d'OPA il y a un an, la banque de La Défense a en tout cas traversé la tempête sans trop de casse.En ligne avec ses estimations, la banque réalise un résultat net de 2 milliards d'euros sur l'année. Hors effets de la « fraude Kerviel », le résultat annuel est amputé des deux tiers, soit une performance proche de celle attendue pour BNP Paribas.L'horizon n'est pas dégagé pour autant. Après les dépréciations d'actifs des trimestres précédents, la nouvelle menace est le coût du risque, lié aux provisions pour créances douteuses. Or, ce risque explose tous azimuts, au point que son coût a triplé pour Société Générale, à 2,66 milliards d'euros sur l'année, dont 983 millions au dernier trimestre.L'alerte la plus sérieuse provient des réseaux internationaux, spécialement à l'Est. Le coût net du risque y a quadruplé, à 207 millions d'euros au dernier trimestre, à cause notamment de la mise à niveau des provisions de sa filiale russe Rosbank. Un chiffre « raisonnable » pour le groupe, qui souligne que le bénéfice annuel bondirait de 31 %, à 900 millions, sans les 300 millions de dépréciations de survaleurs passées sur les filiales russes.sources d'expositionLe coût du risque s'emballe aussi dans les services financiers, à 191 millions au dernier trimestre (+ 87 %). En première ligne, le crédit à la consommation à l'Est, notamment en Ukraine, où la Générale est en train de fermer une filiale pour se protéger du risque de change, qui lui a coûté 92 millions. Malgré un produit net bancaire en hausse, le résultat net de cette division chute de 22 % en 2008, à 469 millions, et s'effondre de 91 % sur trois mois.Autre source importante d'exposition, la banque de financement et d'investissement (BFI) affiche un coût du risque de 1 milliard sur l'année, dont 365 millions au dernier trimestre, lié à la hausse des défauts de paiement. Si la division ressort dans le rouge de 235 millions sur l'année, elle est à l'équilibre au dernier trimestre malgré la dislocation sans précédent des marchés. Outre la réduction de voilure décidée après l'affaire Kerviel, l'appréciation des outils de couverture du risque de crédit (CDS), liés aux activités de financement et non de marché, a dopé le résultat de 1,6 milliard en trois mois (2,1 milliards sur l'année).Face à cette montée des risques, qui se poursuit en 2009, la banque compte sur la diversification de son portefeuille de crédit, réparti entre la France (45 %), l'Europe de l'Ouest (30 %), les Amériques (14 %) et les pays émergents. Elle affiche sa solidité financière, avec un ratio de fonds propres de 8,8 % pour aborder 2009. Pour autant, elle n'a pas complètement emballé les marchés : après avoir gagné plus de 5 % au plus fort de la séance, son titre a clôturé sur un gain de 2,64 % et restait en retrait de 12 % sur trois jours. Principale explication, les résultats sous-jacents sont jugés décevants par les analystes, qui pointent l'importance des éléments non récurrents, mais aussi l'impact des reclassements comptables, qui ont amélioré le résultat de 1,4  milliard. n
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