« Nous avons mieux traversé la fin 2008 que nos concurrents »

Un an après la fraude Kerviel, vous semblez serein et optimiste?L'impact de cette fraude est resté concentré sur le début de l'année 2008. Dans une crise, il est important d'être motivé et combatif. Ce que je vois aujourd'hui auprès de nos clients qui nous font confiance me conforte dans cet état d'esprit. 2008 a montré à quel point la banque est solide, y compris lors de la dislocation des marchés qui a suivi la faillite de Lehman Brothers. La Société Générale a mieux traversé cette période que la plupart de ses concurrents. Mon rôle est de m'assurer que nous sommes mobilisés vis-à-vis de la clientèle pour aborder l'avenir.Vous avez aussi un discours très positif sur la banque de financement et d'investissement.Le secteur des banques de financement et d'investissement a connu, ces derniers mois, une consolidation très rapide. Le nombre d'acteurs à l'échelle mondiale a diminué, ce qui offre aux banques qui ont le mieux résisté une opportunité d'investir et de gagner des parts de marché. Par ailleurs, je reste optimiste, dans une optique de moyen-long terme, car notre plateforme est en ordre de marche et nos métiers en adéquation avec les attentes des clients, entreprises et investisseurs. Dans ce contexte, nous pensons que la banque d'investissement peut générer une rentabilité d'environ 20 % en moyenne sur un cycle.En revanche vous ne semblez plus croire en l'avenir des métiers de la gestion d'actifs??Nous avons dressé le constat que l'industrie de la gestion d'actifs, particulièrement touchée par la crise, va continuer à souffrir de la baisse des marchés et d'un manque de liquidités en 2009. Dans ce contexte, nous avons voulu saisir l'opportunité de nous allier à Crédit Agricole Asset Management afin de créer un acteur de plus grande taille, plus diversifié, avec qui nous allons pouvoir réaliser des économies d'échelle. Nous pensons que nous avons lancé un mouvement de consolidation en Europe.Quel est votre point de vue sur les modes de distribution des bonus??Le plus important est l'alignement avec les performances dans le temps corrigées du risque et la corrélation avec la situation de l'entreprise. De ce point de vue, nous sommes dès à présent en ligne avec le haut comité de place. Il est maintenant indispensable qu'il y ait une harmonisation au niveau mondial, sinon il y aura des distorsions et nous reverrons à nouveau des excès. Nous verrons ce qui se décidera lors du prochain G20 et il faudra y être attentif. Pour 2008, compte tenu de la conjoncture, les parts variables de la banque d'investissement qui vont être payées seront divisées par près de 3 par rapport à 2006, et enregistrent une baisse de 40 % par rapport à 2007. Il faut sortir d'une logique où l'on fidélise les collaborateurs uniquement en les payant. Ce n'est ni notre culture, ni notre ambition, il faut aussi offrir à nos salariés des opportunités de carrière et de développement pour les motiver.L'augmentation du coût du risque est-il le nouveau point noir des banques??Le coût du risque est naturellement corrélé aux cycles économiques et va donc continuer d'augmenter en 2009. Globalement, nos « stress tests » montrent que nous sommes capables de rester bénéficiaires et d'absorber un choc énorme, tel que par exemple un doublement du coût du risque, tout en maintenant un niveau de capitaux propres (tier one) élevé.Propos recueillis par Benjamin Jullien, Guenaëlle le Solleu, Matthieu Pechberty entretien avec frédéric oudéa, directeur général de la société générale
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