Malgré la crise, Groupama veut garder le cap

Jusqu'ici plus ou moins épargnés, les assureurs ressentent désormais les effets de la crise dans leurs comptes, comme les banquiers il y a un an. Groupama a fait état hier d'une chute de 58 %, à 273 millions d'euros, du résultat net de Groupama SA en 2008, l'entité qui regroupe les filiales du groupe mutualiste et consolide 40 % du chiffre d'affaires de ses caisses régionales. La crise a globalement coûté 750 millions d'euros à l'assureur vert. Une partie importante du manque à gagner (450 millions d'euros) s'explique par le fait que le groupe avait bénéficié en 2007 de plus-values exceptionnelles?: 144 millions d'euros au titre de la cession de titres Scor et 158 millions d'euros au titre de la vente de la tour Gan. L'obligation de valoriser ses actifs selon la méthodologie de la juste valeur a coûté au groupe 162 millions d'euros supplémentaires, auxquels il faut ajouter 138 millions d'euros de provisions pour dépréciations.bonne résistance« Dans le contexte actuel, ces résultats sont rassurants » a relativisé Helman Le Pas de Sécheval. Le directeur financier de Groupama voit dans les performances opérationnelles du groupe la preuve de sa solidité. L'assureur mutualiste affiche en 2008 un résultat opérationnel en progression de 49,6 %, à 561 millions d'euros. C'est près de trois fois la performance réalisée en 2005, triplement que le groupe souhaitait atteindre à la fin de cette année. Par ailleurs, à 98 %, son ratio combiné en assurance dommages, qui rapporte les coûts des sinistres aux primes encaissées, reste stable.Le groupe reste toutefois en deçà de son objectif de progression moyenne de 7 % par an de son chiffre d'affaires. En 2008, Groupama a enregistré une croissance organique de 3,4 %. Dans le détail, l'assureur se félicite de la bonne résistance de l'activité d'assurance de personnes en France, dont le chiffre d'affaires progresse de 2,3 % alors que le marché est en recul de 8,7 % selon les chiffres de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). Mais ce sont les implantations de Groupama à l'international qui tirent désormais sa croissance, avec une progression de 6,4 % à périmètres et changes constants. En l'espace d'un an, l'international a vu son poids passer de 23,3 % à 31,6 % du chiffre d'affaires de l'assureur mutualiste.Il reste que la poursuite de la politique de croissance externe du groupe et le recul de son résultat net ont ensemble pesé sur son ratio de solvabilité. Celui-ci a fondu, passant de 277 % en 2007 à 122 % fin 2008. Et Jean Azéma, directeur général de Groupama, a reconnu que « l'année 2009 n'avait pas bien commencé avec les deux tempêtes » qui se sont abattues en janvier sur la France. Ces événements coûteront 280 millions d'euros nets à l'assureur mutualiste. Tout en maintenant son objectif de figurer parmi les dix premiers assureurs en Europe en 2012, Groupama joue donc la prudence et donne désormais la priorité à la croissance organique. son objectif se limite à atteindre en 2009 une croissance de 3,5 % et un résultat opérationnel stable par rapport à 2008. Pour faire bonne figure, Jean Azéma n'exclut pas une ouverture du capital de Groupama SA, si une acquisition « transformante » de plus de 3 milliards d'euros se présentait. Mais le c?ur n'y est pas.
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