Le prix des maisons toujours à la baisse

La visite de Barack Obama à Phoenix, Arizona, a été précédée de 24 heures par la publication d'une étude accablante pour le marché immobilier de la ville. Selon l'indice Repeat de l'Arizona State University, le prix moyen des logements y a chuté de 32 % entre novembre 2007 et novembre 2008. Karl Guntermann, professeur participant au calcul de cet indice, estime que « plusieurs mois seront probablement nécessaires avant qu'il ne se redresse ».Avec le Nevada, mais surtout la Californie et la Floride, l'Arizona fait partie des États ensoleillés où, jusqu'en 2006, la spéculation immobilière a été la plus vive aux États-Unis. Et, depuis le retournement du marché, les prix y chutent, entraînés dans la spirale des saisies. Le mois dernier, entre les notifications de retard de paiements et les expulsions, le nombre de procédures recensées par le site RealtyTrac a bondi de 62 % dans l'Arizona, à 14.674 unités, se classant au troisième rang derrière le Nevada et la Californie.prévenir les saisiesAu niveau national, 274.400  dossiers de saisies ont été enregistrés en janvier, en hausse de 18 % sur un an. Toutefois, ces opérations ont reculé de 10 % par rapport à décembre, le nombre d'expropriations chutant de 15 %. « Les efforts considérables pour prévenir les saisies de la part des établissements de crédit et des agences gouvernementales finissent par avoir un impact », explique James Saccacio, directeur général de RealtyTrac. Si ce recul constitue une bonne nouvelle, il cache mal la situation délétère du secteur immobilier américain. D'après le site spécialisé Zillow.com, la valeur du marché résidentiel a chuté de 3.300 milliards de dollars aux États-Unis l'an dernier et au total de 6.100 milliards de dollars depuis son retournement en 2006. Or, John R. Talbott considère que la purge n'est pas finie. Dans un nouveau livre (« Contagion »), cet ancien banquier de Goldman Sachs pronostique que la chute totale de la valeur des logements devrait s'établir entre 8.000 et 10.000 milliards de dollars. Selon lui, la dégradation de la conjoncture risque d'affecter un nombre croissant de propriétaires pourtant jugés solides par les banques. Les prix, estime-t-il, devraient revenir à leur niveau de 1997, soit avant la bulle Internet et les années du crédit facile. Autant dire que les panneaux « à vendre », qui ont fleuri dans les jardins américains, ne sont pas près de disparaître. Selon le quotidien « Phoenix New Times », le prix de la demeure revendue par John McCain, sénateur de l'Arizona et candidat malheureux à la présidentielle, pour 3,2 millions de dollars en 2006, a ensuite bondi jusqu'à 12 millions de dollars. Mais, lorsque fin octobre, les nouveaux propriétaires ont mis la villa aux enchères pour 10 millions de dollars, ils n'ont pas trouvé preneur. Les cinq offres reçues ne dépassaient pas 7 millions de dollars?Éric Chalmet, à New York
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