Bras de fer entre le Mexique et les États-Unis

La tension monte entre Mexico et Washington, à sept jours de la visite en terre aztèque de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Mercredi, le gouvernement mexicain a pris des mesures de rétorsion commerciale contre son puissant voisin pour violation des règles de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena). 90 produits agricoles et industriels en provenance des États-Unis verront cette semaine leurs droits de douane augmentés : oignons, poires, pommes de terre, eaux minérales, vins, dentifrice, déodorant, papier hygiénique, aliments pour chiens? Autant de représailles contre la décision du Sénat américain, le 11 mars dernier, de couper les budgets du projet pilote de libre accès des camions mexicains aux États-Unis. « Une mesure erronée et protectionniste qui viole l'Alena », proteste le ministre de l'Économie du Mexique, Gerardo Ruiz Mateos, qui pointe du doigt la pression des syndicats américains fustigeant les bas salaires mexicains.Depuis 2007, un accord bilatéral prévoyait le libre accès de 500 poids lourds au territoire américain. L'arrêt de cette expérience, initialement prorogée jusqu'en 2010, provoque la colère du gouvernement mexicain. Ce dernier a décidé de ne plus respecter les engagements tarifaires prévus par l'Alena sur l'importation d'une série de produits américains pour une valeur de 2,4 milliards de dollars. « Le riz, le maïs ou les haricots ne sont pas concernés. La chaîne productive mexicaine ne sera pas affectée », assure Gerardo Ruiz Mateos.pomme de discordeEn face, Washington joue la carte de l'apaisement en annonçant la création d'une commission bilatérale chargée de concocter un nouveau projet pour les transporteurs mexicains. Cette pomme de discorde risque d'entacher la visite officielle d'Hillary Clinton au Mexique, prévue le 25 mars prochain, alors que, dans sa campagne électorale, le président Barack Obama avait annoncé sa volonté de renégocier l'Alena en faveur des États-Unis.Frédéric Saliba, à Mexico
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