Sombres perspectives pour les banques

Le chemin de croix des banques est loin d'être fini. Les plans de sauvetage, visant tant à les recapitaliser qu'à mettre des liquidités à leur disposition, ne bénéficient pas à leurs cours de Bourse. Pourtant, jusqu'à une date récente, la solidité d'un établissement financier se mesurait à l'aune de son ratio de solvabilité, même si la définition de celui-ci recouvrait des interprétations différentes (voir ci-dessous). Aujourd'hui, cet indicateur ne semble plus suffisant. D'une part, parce que les augmentations de capital ont, peu ou prou, servi à combler les pertes réalisées sur le subprime. D'autre part, explique Vincent Breton, gérant chez Crédit Agricole Asset Management, « l'augmentation de capital de Santander, dont le management était jugé très crédible par les investisseurs, a refroidi tout le monde sur les exigences en matière de ratio de solvabilité pour les autres banques ». Enfin, parce que l'abandon d'une partie du plan de sauvetage américain par son propre promoteur, Hank Paulson, a achevé de peser sur la crédibilité du système.52.000 postes supprimésMais surtout, le marché se projette dans l'avenir. Et ce qu'il voit du point de vue des banques n'a rien de réjouissant. D'une part, explique Stéphane Le Priol, analyste senior chez Moody's, « du point de vue économique et non financier, on est plutôt au début d'une crise qu'à la fin. La dégradation de l'activité risque de provoquer de nouvelles pertes, notamment des provisions sur les portefeuilles de crédit consommation, auto, PME ou même immobilier, comme on l'observe déjà en Espagne et en Grande-Bretagne ». Et comme l'indique Vincent Breton, « dans le passé, les banques, à la veille d'une période de crise, ont toujours eu suffisamment de capital pour absorber la détérioration du cycle de crédit. Là, elles arrivent à cette période en apparaissant insuffisamment capitalisées ». Enfin, le marché s'attend désormais à une véritable chute des revenus des banques. En témoigne les 52.000 suppressions de postes chez l'américaine Citigroup. Avec de telles coupes, la banque donne une indication sur l'ajustement nécessaire de sa base de coûts par rapport à ses revenus attendus.
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