L'État finance la modernisation de l'AFP

Après vingt mois de négociations, l'État et l'Agence France Presse ont signé hier le nouveau contrat d'objectifs et de moyens, qui fixe pour la période 2009-2012 la contribution de l'État au fonctionnement de l'agence. Reconduit la semaine dernière à la présidence de l'AFP pour un nouveau mandat de trois ans, Pierre Louette compte à présent engager deux chantiers d'envergure : la modernisation du statut de l'agence et le développement de son système informatique vers le multimédia.« L'AFP doit être gérée comme une entreprise tout en garantissant son indépendance éditoriale », a insisté Pierre Louette, hier, lors d'une conférence de presse. Le contrat prévoit une hausse de 1,8 % en 2009 du montant des abonnements de l'État à 109,6 millions d'euros. Réévalué chaque année, ce montant sera indexé sur le taux d'inflation. Afin de permettre à l'AFP de moderniser son outil informatique, l'État apportera également une rallonge exceptionnelle de 20 millions d'euros échelonnée sur cinq ans, sous forme de dotation d'investissement.Autre chantier d'envergure, la modernisation du statut de l'agence. Mandaté par l'État pour conduire la réflexion, Pierre Louette doit remettre ses propositions au plus tard le 31 mars 2009. Troisième agence mondiale derrière l'américaine Associated Press et l'agence britannique Reuters, le statut de l'AFP n'a pas évolué depuis 1957 et interdit toute subvention directe de l'État. Toujours est-il que ce dernier assure près de 40 % du chiffre d'affaires de l'AFP via les abonnements de ses administrations et ministères.Aujourd'hui, sans capital ni actionnaire, l'agence serait constituée en société. La solution qui semble privilégiée serait l'ouverture du capital de l'agence à des actionnaires du secteur public ou parapublic, comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC). « Il y a différentes possibilités. Mais je ne pense pas du tout spontanément à des actionnaires privés », a affirmé Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. « Je pense à des actionnaires publics ou à des choses à créer, comme un fonds stratégique », a-t-elle précisé.« pétition pour la survie »L'agence compte sur son développement dans le multimédia (une plate-forme intégrée permettra de vendre les vidéos, les sons et les dépêches) et de ses abonnements à l'international pour accroître ses recettes commerciales de 4,7 % par an. Pour 2008, Pierre Louette table sur une augmentation de 3,3 %. « Mais nous prévoyons d'accélérer cette augmentation de nos recettes commerciales autour des 5 % à partir de 2011 quand le nouveau système intégré commencera à être déploy頻, précise-t-il.Un objectif qui réduira mécaniquement la part de la participation de l'État au chiffre d'affaires. Alors qu'il représentait 50 % des recettes de l'agence il y a encore quelques années, les abonnements de l'État devraient représenter autour de 37 % d'ici à 2012. Toutefois, le tournant stratégique opéré par l'AFP soulève de nombreuses inquiétudes en interne. Les garanties de protection de l'indépendance éditoriale de l'agence semblent faibles selon les syndicats, qui ont lancé conjointement (CGT-SNJ-FO-CFDT-SUD) une « pétition pour l'indépendance et la survie de l'AFP » qui a déjà recueilli plus de 7.500 signatures. n1,8 % C'est la hausse prévue pour 2009 du montant des abonnements de l'État à l'AFP, soit 109 millions d'euros.
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