Le gouvernement s'agace des critiques contre le plan de relance

Quinze jours après sa présentation à Douai par le président de la République, le plan de relance de l'économie française sera décliné dans divers textes (projets de loi et décrets, voir encadré) présentés ce matin en Conseil des ministres. Depuis le 4 décembre, les critiques de ce plan se sont focalisées sur ses insuffisances en matière de soutien à la demande des ménages. Ces attaques agacent au sein du gouvernement et à l'Élysée. D'une part, le gouvernement assume son choix de privilégier l'investissement car « l'efficacité économique d'une relance par la consommation est moindre ». À ceux qui s'inquiètent du délai de transmission à l'économie de mesures favorisant l'investissement, les experts rappellent que les crédits en faveur de l'investissement sont prévus pour être dépensés aux deux tiers en 2009. Cela permettrait de pallier les creux de production auxquels seront confrontées les entreprises. À titre d'exemple, les Chantiers de l'Atlantique ont entamé la construction d'un navire pour la marine, chantier qui était programmé pour plus tard. D'autre part, le gouvernement juge mensonger l'argument de l'opposition sur l'absence de mesure en faveur du pouvoir d'achat dans ce plan de relance. Si le reflux de l'inflation devrait apporter de l'oxygène aux ménages, Éric Woerth a également insisté mercredi devant les députés « qu'entre la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité sociale, c'est de plus de 3 % en volume que croîtront les transferts sociaux ». Un plan adaptéL'exécutif considère donc qu'à ce stade, le plan est donc adapté. Mais Matthieu Plane, économiste à l'OFCE, relativise la portée de la hausse annoncée des prestations et transferts sociaux. Il note que sur les dix dernières années, les prestations et transferts sociaux augmentaient en moyenne chaque année de 2,4 % en volume. « En passant à 3 %, cela signifie donc une dépense supplémentaire de 3 milliards d'euros par rapport à la tendance. » Entre 1991 et 1993, dernière grande crise à laquelle la France a dû faire face, les prestations et transferts sociaux, avaient progressé de 4 % en volume. Pour Matthieu Plane, le soutien par l'investissement est utile mais n'est en rien un soutien conjoncturel puissant. Pour un effet rapide et massif sur l'économie, il estime que le gouvernement aurait dû aussi faire porter ses efforts sur la consommation en ciblant les publics les plus fragiles car « un euro mis dans la consommation des 10 % de Français les plus pauvres, c'est 85 centimes qui reviennent dans l'économie », explique-t-il, préconisant une revalorisation des prestations chômage.
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