PPR impose l'austérité à toutes ses filiales

L'adaptation de PPR à la crise ne date pas d'hier, a fait valoir François-Henri Pinault, son président, en présentant hier les résultats annuels du groupe. « Dès avril 2008, j'ai souhaité que mes équipes se mettent en situation. Tout le groupe est aujourd'hui focalisé sur l'adaptation de l'organisation au niveau d'activité induit par la crise », a-t-il assuré. Il n'en fallait pas plus pour rasséréner les marchés, déjà satisfaits par la hausse de 5,4 % en un an du résultat opérationnel courant, à 1,721 milliard d'euros pour 20,2 milliards de chiffre d'affaires (+ 5,8 %). Le titre a bondi de 7,63 % hier. Cerise sur le gâteau : PPR distribuera le 27 avril un dividende de 3,30 euros par action, en légère baisse (de 4,3 %), mobilisant au passage l'équivalent de 63,2 % de son cash-flow disponible.Aucune filiale n'échappe aux coupes budgétaires. Pas même ses marques de luxe (Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Venetta), dont la rentabilité a pourtant gagné 0,7 point, à 21,6 %, pour 3,38 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008. Le repli de 10 % attendu cette année sur le marché du luxe tétanise PPR. François-Henri Pinault écarte tout projet d'acquisition en 2009, « quel qu'en soit le prix ». Il limitera les ouvertures de magasins Gucci à l'Asie, jugée plus à l'abri de la récession. Le budget de la marque italienne consacré à l'ouverture de nouvelles boutiques sera réduit de 13 %. Et le patron de PPR impose à Jochen Zeitz, numéro un de Puma, de réviser ses investissements de 40 %.Réduction des chargesLes enseignes les plus populaires de PPR sont mises à un régime plus sec encore. Redcats, filiale des marques de vente à distance dont le résultat opérationnel a dévissé de 39 % en 2008, est dans la ligne de mire. Jean-Michel Noir, son nouveau PDG, devra restructurer La Redoute (? 9 % d'activité en 2008) et encore « simplifier son portefeuille de marques », a prévenu François-Henri Pinault. Même rigueur chez Conforama dont le résultat opérationnel a chuté de 29,4 % en 2008. Elle devra réduire ses charges de 50 millions d'euros sur cinq ans, dont 25 millions sur les frais de personnel. D'où la suppression de 800 postes. La Fnac, dont la marge opérationnelle s'est érodée de 0,2 point en 2008, devra aussi comprimer ses frais, à hauteur de 35 millions d'euros ; 400 postes pourraient être supprimés.Au total, plus de 1.800 postes sont concernés dans les trois enseignes. « En aucun cas, il n'y aura d'emplois supprimés », a promis François-Henri Pinault, alors que, dès hier, les syndicats CGT, FO et SUD dénonçaient « la démesure » des 400 suppressions de postes à la Fnac « par rapport à ses résultats ». « Il est de la responsabilité d'une entreprise de s'adapter à la conjoncture », fait valoir Thierry Guibert, PDG de Conforama. Cet ancien de la Fnac dit vouloir écarter Confo de tout « scénario à la Woolworths », la chaine britannique qui, début janvier, a fermé ses 800 magasins, entraînant la perte de 30.000 emplois. PPR en semble très loin.
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