Les bénéfices d'Axa à l'épreuve de la crise

cite>Axa plie mais ne rompt point. Malgré la crise, le premier assureur français a dégagé près de 1 milliard d'euros de résultat net. Une performance légèrement supérieure aux attentes des analystes, mais qui n'a pas empêché le titre de perdre 9,1 % hier en Bourse, à 10,15 euros.Parmi les points noirs, la réduction du dividende de 67 %, à 0,40 euro, qui correspond à un taux de distribution de 25 % et à un rendement de 3 %. À travers cette décision qui n'a « pas été prise de gaieté de c?ur », Axa « prend une assurance contre le risque de devoir faire une augmentation de capital défensive » en cours d'année, a justifié Henri de Castries. Une menace bien réelle, puisque le patron d'Axa va demander à son conseil d'administration l'autorisation d'émettre, « le cas échéant », des actions de préférence. Mais dans l'immédiat, c'est plutôt la valeur intrinsèque (Embedded Value) d'Axa qui nourrit les inquiétudes des analystes. À en croire cette mesure, qui prend en compte les actifs détenus par les assureurs-vie et la valeur actualisée des revenus futurs liés aux actifs qu'ils gèrent, Axa, malmené par la chute des marchés, ne « vaut » plus que 31,1 milliards d'euros, soit 39 % de moins qu'il y a un an. Bien que limitée, l'érosion de la solvabilité du groupe est aussi pointée du doigt, notamment par S&P, qui a placé les notes d'Axa sous perspective négative.Concernant ses résultats, Axa a choisi de ne pas communiquer de chiffres pour le second semestre. Mais une rapide soustraction suffit à voir que l'assureur a essuyé une perte d'environ 1,2 milliard d'euros, sa première depuis sept ans. Dans un contexte d'aversion pour le risque sans précédent, la chute des marchés actions, l'envol des marges d'intérêt sur les obligations et l'explosion de la volatilité ont lourdement pesé sur la rentabilité de l'assureur. excuses comptables Axa a notamment subi 2,7 milliards d'euros de dépréciations d'actifs l'an dernier, contre moins de 600 millions en 2007. Des pertes qu'Henri de Castries a de nouveau attribué aux normes comptables, accusées d'accentuer le cycle économique en poussant à vendre les actions dont le prix baisse, oubliant que pour la plupart des actifs concernés, c'est Axa qui a choisi ce mode de valorisation pour profiter des phases de hausse du marché, comme entre 2005 et mi-2007.Le patron d'Axa a par ailleurs salué un résultat opérationnel « historiquement élev頻, bien qu'en baisse de 19 %. Certes, celui de la division vie, épargne et retraite est amputé de 43 % à données comparables, à 1,5 milliard, sous l'effet de l'explosion du coût de couverture liée aux contrats d'assurance-vie à revenus garantis (Variable Annuities). Mais cette chute est bien amortie par l'activité dommage, qui bondit de 31 %, à 2,4 milliards, devenant ainsi le premier contributeur au résultat. En effet, tous les segments sont bien orientés, avec un ratio combiné « record » de 95,5, lié au recul des sinistres en 2008.Satisfait de « faire partie de ceux qui résistent », le groupe réaffirme son modèle de multidistribution globale et se dit attentif aux opportunités d'acquisition qui devraient se faire jour dans le courant de l'année.
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