Depuis l'automne dernier, le fonds d'investissement américain TPG subit toutes les calamités qui frappent l'industrie du capital-investissement. Le constat est d'autant plus amer qu'il y a encore deux mois, TPG terminait l'année auréolé du titre de premier fonds de la planète pour sa collecte, après avoir levé plus de 24 milliards de dollars sur l'année 2008. Mais le géant du marché du LBO, avec quelque 30 milliards de dollars d'actifs sous gestion, a dû rapidement se rendre à l'évidence : le marché n'est plus capable d'absorber de tels montants. En décembre, TPG s'est donc résolu à réduire la taille de son dernier fonds de LBO, proposant à ses investisseurs de leur restituer 2 milliards de dollars sur 19,8 milliards. Un mois plus tard, le fonds a réédité sa proposition mais, cette fois, à ses partenaires présents dans son fonds dédié aux investissements dans les services financiers. Il leur rendra 25 % de leurs engagements. série noire En attendant, les plaies, nées à l'automne 2008 de la perte des 7 milliards de dollars investis avec d'autres financiers dans la banque américaine Washington Mutual, ne se sont toujours pas refermées. Pour ne rien arranger, certaines des participations de son portefeuille ont explosé. Le spécialiste américain de l'aluminium, Aleris, acheté en 2006 s'est placé le 12 février sous la protection de la loi américaine des faillites, le « Chapter 11 ». TPG a, du même coup, perdu les 830 millions de dollars investis en capital. Quelques jours auparavant, une autre de ses participations, le chimiste britannique British Vita s'était déclaré dans l'impossibilité d'honorer ses paiements. Hier, TPG a décidé de signer un chèque de 60 millions d'euros pour sortir la société de l'impasse.Cette série noire a mécaniquement tiré la valorisation de TPG vers le bas. Le 5 février, le fonds a de fait renoncé à faire entrer dans son capital le fonds souverain koweïtien KIA et deux fonds de pension californiens. Alexandre Madde

latribune.fr

04 Mars 2009, 1:31

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