En dépit de l'éclatement de la bulle sur les métaux de base, les valeurs minières vont bon train depuis le début de l'année. À la Bourse de Londres, celles-ci affichent depuis janvier les meilleures performances du Footsie. Comble du comble : la première d'entre elles n'est autre que? Rio Tinto, pourtant délaissée par les investisseurs depuis l'abandon de l'OPA de BHP Billiton. En tout, quatre groupes miniers font partie des dix plus fortes hausses de l'indice londonien. Après Rio Tinto et sa progression de près de 33 %, suivent Kazakhmys (+ 21 %), Randgold (+ 17 %), Xstrata (+ 12 %) et ENRC (+ 9 %). Si le phénomène était justifié il y a encore un an grâce à la flambée du prix des métaux de base, il l'est beaucoup moins aujourd'hui au vu de l'effondrement des cours depuis l'été dernier. Et, pourtant, les éléments d'explications ne manquent pas. À commencer par la faiblesse actuelle des prix du baril. Le plafonnement actuel des prix du pétrole aux alentours de 40 dollars se traduit pour les groupes miniers, particulièrement énergivores, par des réductions de coûts substantielles. dépréciation positiveÀ cela se conjugue un effet rattrapage sur les cours de Bourse qui ont été malmenés sur la fin 2008 à l'image de Rio Tinto qui a chuté de près de 76 % sur la seconde partie de l'année. Mais, par-dessus tout, c'est bien l'effet devise qui joue à plein sur la bonne tenue actuelle des valeurs minières. « Les monnaies locales se déprécient fortement en ce moment face au dollar, ce qui allège considérablement les coûts de production des groupes miniers. En outre, ces derniers sont cotés pour l'essentiel à Londres, donc en livre, une devise qui se déprécie également face au billet vert », explique Jean-Bernard Guyon, gérant matières premières chez Global Gestion. Gaël Vautrin

latribune.fr

04 Mars 2009, 1:31

Partager :