Les fonds d'investissement autorisés à contrôler les banques...

Les fonds d'investissement autorisés à contrôler les banquesSeules les prises de participations minoritaires étaient permises jusqu'alors.L'OTS (Office of Thrift Supervision), chargé du contrôle des caisses d'épargne, a ouvert une brèche. En donnant son feu vert au rachat de la banque régionale du Michigan, Flagstar Bancorp, par le fonds d'investissement MatlinPatterson (pour 250 millions de dollars), la division du Trésor américain est revenue sur le refus de la Réserve fédérale (Fed) de voir l'industrie du private equity prendre le contrôle des établissements de crédit. Certains fonds détiennent ou ont détenu des participations dans des banques outre-Atlantique mais seulement en tant qu'actionnaire minoritaire. La décision de l'OTS est une aubaine pour certains géants du private equity. Les américains Blackstone (91 milliards de dollars d'actifs sous gestion) et Carlyle (85,5 milliards de dollars) ont déjà clairement manifesté leur intérêt pour le secteur financier. TPG, qui gère plus de 50 milliards de dollars, dispose pour sa part d'un fonds de 4,5 milliards dédié aux services financiers mais nul doute qu'il reste échaudé par la perte de son investissement de 1,35 milliard de dollars dans Washington Mutual (WaMu) en septembre dernier.immense besoin d'argentToujours est-il que les besoins en capitaux des banques américaines restent immenses. D'après le « Wall Street Journal », qui a mené ses propres « stress tests », environ 600 des 900 petites et moyennes banques américaines analysées verront leur niveaux de capital plonger sous les limites réglementaires à la fin de l'année, si l'on applique le scénario le plus pessimiste. En début de semaine, le « Financial Times » avait estimé que 24 milliards de dollars seraient nécessaires aux petits établissements pour se remettre à flot. Reste à savoir dans quelle mesure les fonds d'investissement répondront à ces besoins. « Le private equity apportera certainement des capitaux aux banques, mais seulement aux plus solvables », estime Christopher Whalen, directeur associé du cabinet américain Institutional Risks Analytics. En d'autres termes, les fonds se montreront très sélectifs. D'autant que ces derniers gardent non seulement à l'esprit l'aventure TPG avec WaMu mais aussi les déboires de J.C. Flowers dans la banque allemande Hypo Real Estate (HRE). Depuis l'entrée de l'américain au capital, le titre de HRE a chuté de 94 %. Reste que TPG et J.C. Flowers ont investi en tant qu'actionnaires minoritaires, configuration dans laquelle les fonds sont très peu à l'aise. L'autorisation récente accordée à MatlinPatterson de prendre le contrôle majoritaire de Flagstar devrait donc faire des émules. « Nous encourageons ce type d'opération », a d'ailleurs récemment déclaré le directeur de l'OTS, Grovetta Gardineer.Alexandre Madde
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