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Quinzaine des réalisateursDeux visions du rêve américain« Bienvenue dans ce bunker construit par la Résistance », lançait hier matin, hilare, le comédien Jim Carrey pour moquer le blockhaus abritant la salle de projection de la Quinzaine des réalisateurs. C'est pourtant là qu'il fallait être pour découvrir deux très bons films bien plus politiques qu'ils n'y paraissent, en lice pour la Caméra d'or. à commencer par « I Love You Phillip Morris », de John Requa et Glenn Ficarra, dont Carrey tient l'affiche aux côtés d'Ewan McGregor. Une comédie romantique trash et décalée, inspirée d'une histoire vraie. Celle d'un homme dont toute la vie repose sur le mensonge. Découvrant à l'âge de 9 ans qu'il a été adopté, Steven se jure de devenir quelqu'un de bien. Il entre dans la police, devient avec sa bigote de femme l'un des piliers de sa paroisse et mène en parallèle une double vie. Mais à la suite d'un accident, il décide de faire son coming out. Sauf que sa nouvelle existence lui coûte cher. Alors notre homme devient le roi de l'escroquerie et finit en prison où il rencontre Phillip Morris, l'homme de sa vie. Les réalisateurs prennent ici un malin plaisir à jouer des contrastes. En confiant le rôle principal de ce film d'auteur (produit par Luc Besson) au très populaire acteur caoutchouc Jim Carrey. Requa et Ficarra opposent également à cette comédie romantique aux couleurs éclatantes du rêve américain des scènes et des dialogues très osés. Tout comme ils prennent un malin plaisir à souligner le puritanisme exacerbé de certaines régions des États-Unis, dont les habitants n'ont que Dieu à la bouche.Changement de décor avec « Amreeka », de l'Américaine Cherien Dabis. Direction les territoires occupés. C'est là que vivent Mouna et son fils qui décident de tout quitter le jour où ils reçoivent l'autorisation de s'installer aux États-Unis. Ils emménagent alors chez la s?ur de Mouna dans l'Illinois. Mais en cette période de guerre en Irak, le rêve américain se révèle bien plus difficile à réaliser que prévu. C'est un joli premier film chaleureux que réalise Cherien Dabis. Servie par un scénario énergique et sans temps morts, aidée par une belle brochette de comédiens emmenées par Nisreen Faour et Hiam Abbass, la réalisatrice raconte avec humour, humanisme et sans mièvrerie aucune, la douleur de l'exil, la difficulté de s'intégrer, le racisme ordinaire et le choc des cultures. C'est frais, subtil, et surtout universel.Yasmine Youssi, à Cannes« I Love You Phillip Morris », de John Requa et Glenn Ficarra avec Ewan McGregor et Jim Carrey.
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