Sévère contraction du PIB russe en vue

ConjonctureLoin d'égaler la performance de ses comparses Bric, dont les taux de croissance sont demeurés largement positifs dans la crise, à l'exception d'une légère récession pour le Brésil, la Russie connaît actuellement le rythme de la contraction le plus rapide des onze principales économies mondiales selon un communiqué publié hier par le Service fédéral des statistiques de Moscou. Dépourvu d'une réelle industrie manufacturière, le pays s'avère bien incapable de suivre la cadence chinoise, dont la croissance a atteint 7,1 % au second trimestre 2009, et ne peut que constater l'effondrement de son économie, qui devrait perdre 10,9 % au deuxième trimestre. Construit essentiellement sur les exportations de matières premières, le modèle russe est à présent lourdement handicapé par la faible diversification de l'activité productrice nationale. revenus en chute libreCertes, la recette a fonctionné en période de prospérité mondiale, puisque Moscou a connu des taux de croissance proche de 7,5 % ces dernières années. C'était avant que la crise ne vienne faire chuter la demande internationale en hydrocarbures, provoquant une perte de 40 % du revenu de Gazprom, selon les estimations avancées par la direction du géant gazier national pour l'année 2009. La crise a également occasionné le bouleversement du secteur financier local, pénalisant la majorité des grandes entreprises, dont la plupart n'avaient pas hésité à s'endetter, en pensant que la belle époque durerait longtemps. Hélas, la corrélation traditionnelle du rouble avec le cours du baril de pétrole a causé une forte dévaluation de la monnaie russe par rapport au dollar et à l'euro, accentuant le poids des dettes souvent libellées en devises, et plaçant les sociétés en situation précaire face à leurs échéances de remboursement. Des difficultés qui ont porté un coup d'arrêt à l'investissement, favorisant une forte hausse du chômage, qui devrait atteindre 19 % à la fin de l'année, selon l'Agence russe pour le chômage. La sortie de crise ne viendra donc vraisemblablement pas de la demande interne, et d'autant moins que l'inflation continue à faire des ravages en Russie, où les prix augmentent à une cadence proche de 12 % par mois. Un chiffre à comparer aux 9,3 % de l'Inde ou aux 4,8 % du Brésil, tandis que la Chine connaît une déflation de 1,7 %, nettement plus favorable à la consommation. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.