Première étape pour la fusion Lloyds/HBOS

Malgré quelques dizaines de manifestants à l'extérieur de la salle, et avec un manque d'enthousiasme évident, les actionnaires de Lloyds TSB ont approuvé hier l'acquisition d'Halifax Bank of Scotland. Lors de l'assemblée générale exceptionnelle qui s'est tenue à Glasgow, ils ont très largement voté en faveur de la fusion, avec 2,99 millions de voix pour et 120.000 contre. Ils ont aussi approuvé la recapitalisation de la banque, qui va lever 5,5 milliards de livres (6,5 milliards d'euros) auprès du gouvernement.Il reste désormais aux actionnaires de HBOS à voter le 12 décembre prochain. Si ceux-ci l'approuvent, la fusion serait réalisée dès mi-janvier, créant un géant bancaire, avec près du tiers des comptes courants britanniques. Mais de nombreuses voix s'inquiètent de cette fusion. Les syndicats en particulier craignent de très importantes réductions d'effectifs. Lloyds TSB estime à 1,5 milliards de livres (1,8 milliards d'euros) les synergies qu'elle peut dégager du rapprochement des deux banques. Cela devrait signifier plusieurs dizaines de milliers d'emplois en moins, sur un total combiné de 145.000 actuellement.De plus, la fusion entre les deux banques n'est possible que parce que le gouvernement a accepté de faire une exception aux règles de la concurrence. En septembre, quand l'accord a été annoncé, il s'agissait de sauver HBOS, dont le cours boursier s'effondrait. Mais, depuis, Downing Street a lancé un grand plan de sauvetage des banques, injectant 37 milliards de livres (44 milliards d'euros) pour les recapitaliser. La nécessité d'une fusion est désormais moins claire. Alistair Darling, le chancelier de l'Echiquier, a cependant prévenu que si HBOS ne fusionnait pas, elle devrait lever beaucoup plus que les 11,5 milliards (13,7 milliards d'euros) déjà prévus.Enfin, les actionnaires grognent, estimant qu'ils payent trop cher pour HBOS, l'action de ce dernier ayant continué à baisser depuis l'annonce de la fusion. Le prix d'acquisition a déjà été négocié à la baisse une première fois, mais une nouvelle négociation aurait pu être envisagée. A la sortie de l'assemblée générale, certains actionnaires parlaient d'une « fusion faite avec un pistolet sur la tempe ». Mais en l'absence d'alternative réaliste, ils ont accepté.Eric Albert, à Londres
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