Doutes sur les plans de sauvetage

Les différents plans de sauvetage annoncés aux États-Unis la semaine dernière n'ont pas eu l'heur de plaire aux marchés. Le jour de l'annonce du programme de sauvetage des banques par le nouveau secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner (10 février), l'indice phare de la Bourse américaine, le Dow Jones a dévissé de 4,62 %. Le plan de relance Obama n'a pas plus convaincu, si l'on en juge les performances boursières de la semaine.Pourquoi ? Les montants évoqués ont beau être colossaux ? 787 milliards de dollars pour le plan de relance, 2.000 milliards pour le plan Geithner ?, le succès de ces programmes est loin d'être assuré.Ainsi, dans le plan Obama, de nombreuses mesures permettront simplement d'amortir le choc au niveau social, sans véritable effet relance. Les baisses d'impôts, quant à elles, pourraient voir leur efficacité limitée du fait de la hausse du taux d'épargne des ménages américains. « Pour 1 dollar de baisse d'impôt, la consommation pourrait ne progresser que de 50 à 60 cents », estiment les économistes d'Aurel BGC. Une partie de la consommation profitera en outre aux partenaires commerciaux des États-Unis et notamment à la Chine. Les dépenses de construction, de leur côté, auront un effet direct sur l'emploi mais leur mise en ?uvre prend du temps. Selon certaines estimations, elles n'auraient pas d'impact positif sur l'économie avant fin 2010? voire 2011 !maladresseLes principales critiques s'adressent néanmoins au plan Geithner de sauvetage des banques. On peut comprendre la nervosité des opérateurs de marché : l'assainissement du secteur bancaire est la condition sine qua non pour mettre un terme à la crise financière. Or le secrétaire au Trésor a fait preuve d'un soupçon de maladresse. Il a déclaré que le plan allait « coûter de l'argent », qu'il « impliquait des risques » et qu'il allait « prendre du temps ». « Le plan s'annonce très contraignant pour les banques et leurs actionnaires. Les contreparties à l'aide fédérale seront fortes », résument les économistes d'Aurel BGC. Surtout, beaucoup estiment que ce plan pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. En particulier sur le fonds de rachat des actifs douteux, la fameuse « bad bank ». Personne ne sait à quel prix les actifs toxiques seront rachetés. Il est donc impossible aux banques d'évaluer les dépréciations d'actifs qu'il leur reste à opérer.Sophie RollandLe programme d'aides en faveur des banques et le plan de relance américain n'ont pas suffi à rassurer les marchés.
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