italie Le gouvernement veut « vider la caverne d'Ali Baba »

« Opération Ali Baba ». Pour sa troisième amnistie fiscale, le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, a lui-même fourni un quasi-nom de code. « La seule façon de combattre l'évasion fiscale et les paradis fiscaux est de vider la caverne d'Ali Baba et de doubler les sanctions », a-t-il expliqué mercredi dernier. La nouvelle amnistie, après celles des cabinets Berlusconi de 2001 et 2003, venait d'être insérée par deux parlementaires de la majorité de droite dans la loi « anticrise ». Le texte sera aujourd'hui discuté à la Chambre des députés. L'objectif est son adoption d'ici à la fin juillet, afin que les contribuables italiens puissent dès le 15  septembre déposer leurs demandes d'amnistie pour les profits réalisés grâce à leurs placements à l'étranger non déclarés au fisc italien. Comme lors des précédentes amnisties, l'incitation est forte à ramener au bercail les capitaux enfuis : « l'amende libératoire » exigée pour se mettre en règle ne sera que de 5 % des capitaux rapatriés. C'est certes deux fois plus qu'en 2001 et 2003 (2,5 % de la somme rapatriée) mais encore très loin des dispositifs d'amnistie des partenaires européens, à l'instar de la Grande-Bretagne (voir ci-contre). Il est vrai qu'un bas taux de prélèvement assure le succès de l'opération. L'Italie a ainsi rapatrié, lors des deux amnisties antérieures, 46 milliards d'euros, tandis que 31,72 autres milliards étaient laissés dans les pays de dépôt mais régularisés aux yeux du fisc transalpin. La manne fiscale avait totalisé 2,1 milliards d'euros.« Dans le meilleur des cas, le montant des capitaux concerné par la nouvelle amnistie pourrait s'élever à 150 milliards d'euros et donc la perception des impôts pourrait encaisser 7,5 milliards », estime de façon optimiste Franco Aletti, dirigeant de GBL Fiduciaria (Banca Leonardo) à « La Stampa » .Pourtant, officiellement, cette fois-ci il ne s'agit pas tant de remplir les caisses de l'État italien.« L'amnistie fiscale peut aussi être positive » pour les entreprises, a ainsi signalé la patronne des patrons italiens, Emma Marcegaglia. Identifiant les fraudeurs à des propriétaires de PME-PMI de la péninsule, l'idée centrale est de les inciter à rapatrier leur trésor caché à l'étranger sans grave sanction afin qu'ils le réinvestissent dans leur firme, parfois en difficulté, et ayant du mal à se financer auprès des banques. Ce serait le sens « anticrise » de la généreuse amnistie. Mais cette énième clémence envers les mauvais payeurs du fisc va alimenter le sentiment que la fraude reste, le plus souvent, impunie. Les déclarations de revenus de 2007 faisaient par exemple état d'un fait singulier : les propriétaires de restaurant gagneraient en moyenne moins (en dessous de 15.?000 euros annuels) que nombre de modestes retraités? F. P. W., à Mil
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