Les fonds d'investissement américains sont préoccupés par l'avenir du prêteur aux PME

Les difficultés de CIT ne préoccupent pas seulement Washington. Dans les bureaux feutrés des fonds d'investissement, notamment américains, le dossier inquiète aussi. Et pour cause : le groupe américain spécialisé dans le prêt aux PME a été, ces dernières années, un grand pourvoyeur de capitaux aux sociétés de private equity. Le rôle de CIT ? Leur apporter la dette nécessaire à leurs acquisitions et, surtout, une fois l'opération finalisée, fournir aux entreprises rachetées des financements pour leur développement et leur fonctionnement quotidien. En 2008, la banque a prêté près d'un demi-milliard de dollars à des fonds de LBO (rachat avec un recours à la dette) aux États-Unis, d'après Thomson Reuters, et compte parmi les vingt principaux prêteurs dans le monde depuis le début de l'année. Parmi ses clients figurent des poids lourds du capital-investissement, comme Advent International ou Sun Capital Partners. En outre, CIT est le créancier de plus de 130 sociétés détenues par des fonds d'investissement.secteurs très exposésOr, si la banque ne sort pas de l'ornière, le robinet pourrait bien se fermer pour celles-ci. Un coup du sort, puisque, outre les chutes d'activité qu'elles subissent en raison de la conjoncture, ces entreprises sont en plus soumises à une pression financière due à l'endettement contracté au moment de leur rachat. D'autant que certaines d'entre elles appartiennent à des secteurs très exposés, comme l'automobile ou la consommation. Si CIT venait à manquer à l'appel, les fonds d'investissement devraient alors trouver de nouvelles sources de financement. Une mission qui relève de « la gageure », d'après Sophie Moreau-Garenne, managing director chez Duff&Phelps. « Lors de la faillite de la banque islandaise Landsbanski en 2008, très présente dans le capital-investissement, les sociétés ont été contraintes de négocier avec les banques restantes. Mais, aujourd'hui, il est très difficile de trouver un nouvel interlocuteur. » Seul salut pour les fonds de LBO : avoir suffisamment diversifié leurs sources de financement auprès de plusieurs établissements bancaires. Car « si le financement de l'entreprise au quotidien repose sur un seul acteur et que celui-ci se retire, cela peut suffire à précipiter sa chute », explique Sophie Moreau-Garenne.Enfin, les fonds d'investissement peuvent nourrir des inquiétudes quant à une éventuelle restructuration de leur dette. Au vu de la désaffection du secteur bancaire à l'égard des LBO,  il sera difficile de trouver un remplaçant à CIT. Alexandre Maddens
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