L'économie réelle frappée à son tour

La banque américaine CIT est, après GE Capital, le plus grand prêteur indépendant aux PME américaines, spécialisé dans le crédit-bail immobilier, le leasing d'équipement et l'affacturage. Elle est au bord du dépôt de bilan car elle ne peut plus se refinancer même à des taux prohibitifs, compte tenu des pertes qu'elle affiche trimestre après trimestre. L'administration a annoncé la semaine dernière que l'État n'aidera pas CIT parce que, avec 75 milliards de dollars de bilan, ce n'est pas un établissement « systémiquement important ». Aux dernières nouvelles, CIT obtiendrait de ses créanciers un prêt relais de 3 milliards, mais seulement pour lui donner le temps nécessaire à une restructuration de la dette sans passer sous administration judiciaire. Il est probable que les créanciers vont devoir échanger leurs créances contre des actions ou que la banque sera liquidée. Les mésaventures de CIT sont significatives. Entre 2004 et 2007, devant la concurrence de la titrisation qui réduisait les taux d'intérêt pour les entreprises, elle s'est mise à prêter à des entreprises de plus en plus fragiles en utilisant elle aussi la titrisation comme moyen de refinancement. Elle s'est aussi développée dans le financement des fusions-acquisitions avec beaucoup de levier et dans le financement des particuliers. Mais au-delà des politiques aventureuses, c'est surtout la crise qui frappe l'industrie américaine qui est en train de couler CIT. Les informations qui viennent des autres banques américaines vont dans le même sens : il y a de très mauvais résultats dans le financement des PME, comme dans le financement de l'immobilier commercial (bureaux, centres commerciaux, entrepôts) et le financement des particuliers (cartes de crédit). La faillite de CIT est le signe que la crise, après avoir touché les banques d'investissement de Wall Street (qui d'ailleurs se redressent depuis quelques mois en profitant de l'abondance de liquidités de la Fed), frappe « l'économie réelle ». Quand les clients ne peuvent pas rembourser, les sociétés de crédit sautent. nPar Maurice de Boisséson, (Octo Finances). chronique des taux
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