deux vies devant soi

éance de rattrapageD'abord il y a la brune, Benoîte, presque une jeune fille. Puis l'autre, sa s?ur Flora, la blonde, encore adolescente. Deux complices pourtant à l'opposé l'une de l'autre. Benoîte est bien décidée à faire cracher à la vie ce qu'elle a de plus fort, de plus intense. Flora, très fleur bleue, qui porte bien son nom, au contraire rêve sa vie, imagine ses amours. Hélas on est en 1940. La guerre éclate, le maréchal Pétain fait don de sa personne à la France et l'on entend Rina Ketty chanter à la radio.TON D'INSOLENCECe « Journal à quatre mains », présenté aujourd'hui au Théatre de Poche-Montparnasse dans une adaptation de Lisa Schuster, Flora et Benoîte Groult l'on écrit en 1958. Et on se rappelle le succès qu'il avait eu à l'époque. D'abord par son ton fait d'insolence, d'ironie, de nonchalance, sans complaisance vis-à-vis d'elles-mêmes esquissant des autoportraits à vif, dans lesquels la dérision n'était pas absente. Ensuite, il y avait dans leur propos les réflexions de deux jeunes femmes modernes qu'à l'époque on n'avait pas l'habitude d'entendre. Enfin cette manière toute romanesque d'introduire la guerre dans le récit intime. On découvrait deux écrivaines. Benoîte, par la suite, tiendra ses promesses.Les voici donc ces deux s?urs, qui découvrent la faim en même temps que l'amour. Surtout Benoîte qui demande plus que des caresses et des serments. C'est une jeune fille libre que la famille regarde comme une drôle de mésange. Mais elle poursuit son chemin, rencontre un jeune homme, perd sa virginité, connaît les premières douleurs lorsqu'une fois marié, peu de temps après il meurt dans le maquis. Mais elle ne désarme pas. Elle s'approprie sa vie et l'on sent déjà la féministe que Benoîte va devenir.un bel anglaisÀ l'opposé, Flora va de rêve amoureux en déception, idéaliste et romantique. Elle voudrait aimer mais ne sait pas comment s'y prendre. Pourtant à la fin de la guerre, un bel Anglais se présentera à elle pour son plus grand bonheur.Ce spectacle est un enchantement. Par la grâce qui l'anime et le bonheur qui s'en dégage. Il est porté par deux comédiennes magnifiques, Aude Briant et Sophie de la Rochefoucauld.Jean-Louis PinteThéatre de Poche-Montparnasse. Tél : 01.45.48.92.97. Jusqu'au 31 juillet. Reprise en septembre.Légende interne Image
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