La France accélère son pas sage au numérique

Preuve de l'importance accordée à ce sujet, Nicolas Sarkozy devait présenter le plan " France numérique 2012 " hier matin depuis l'Elysée. Mais, occupé par les suites du sommet de Camp David, le président de la République s'est fait excuser au dernier moment. Son secrétaire d'État au Développement de l'économie numérique, Eric Besson, l'a remplacé au pied levé, dévoilant les grandes lignes de ce " plan ambitieux " en 154 actions qui " peut et doit être un accélérateur de croissance et sera une des réponses à la crise ".La volonté du gouvernement est de " replacer la France dans les grandes nations numériques à l'horizon 2012 ". Une façon de reconnaître que, malgré la forte progression du marché de l'ADSL, le pays accuse un certain retard en matière d'équipement et d'usage. Le secrétaire d'État a plaidé que " les investissements dans l'économie numérique sont les plus productifs parce qu'ils accroissent la compétitivité de l'ensemble des autres secteurs de l'économie ". Or " l'investissement dans l'économie numérique en France est deux fois plus faible qu'aux États-Unis ". Le plan s'articule autour de quelques " grands objectifs démocratiques " : l'Internet à haut débit pour tous, le passage de l'audiovisuel au tout-numérique sans laisser " aucun foyer sur le bord du chemin " et plus généralement réduire la " fracture numérique ", en soutenant la formation de tous les publics (jeunes, seniors, PME, etc.) et en créant un " environnement favorable " pour les entreprises du secteur.Pour ambitieux qu'il soit, ce plan " ne coûte pas d'argent à l'État et doit même en rapporter s'il est bien mené ", a déclaré Éric Besson. La mise en vente des fréquences libérées par la fin de la diffusion de la télévision en mode analogique, dont une partie sera affectée au secteur télécoms, doit rapporter " au moins 1,4 milliard d'euros ", a-t-il rappelé. Une partie de cet argent sera affecté à certaines actions contre la fracture numérique. L'une des mesures phares, la connexion de tous à l'Internet haut débit, ne coûtera rien à l'État : charge aux fournisseurs d'accès à Internet de se conformer au cahier des charges pour fournir ce service à un tarif abordable. Toutefois, l'État devra montrer l'exemple en accélérant le chantier de l'e-administration.UNE ADMINISTRATION SPECIFIQUEDans le catalogue des 154 mesures, toutes ne sont pas pour autant de l'ordre du gadget ou du voeu pieu. Certaines vont permettre de lancer la France sur le chemin du très haut débit, les réseaux en fibre optique, un grand chantier de modernisation des infrastructures du pays, mais aussi de clarifier les relations entre les auteurs et les sites Internet. Le plan crée aussi une administration spécifique, une Délégation nationale au numérique regroupant des services de la direction des médias (ministère de la Culture), de celle des entreprises à Bercy, etc., au 1er janvier 2009.Les autorités de régulation du secteur, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et le régulateur des télécoms, l'Arcep, vont aussi évoluer. Sans parler encore de fusion, Nicolas Sarkozy a demandé à Eric Besson et Christine Albanel, la ministre de la Culture, de mener une " grande réflexion " sur le sujet et faire des propositions dès 2009. " Aucune réorganisation n'est nécessaire ni souhaitable avant 2012 ", devait déclarer le président dans son discours, cité par Éric Besson, qui a conclu que " toutes les options seraient envisagées ".
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