Le secteur de l'électricité américaine poursuit sa consolidation

Warren Buffett n'est pas le seul à profiter de la chute des cours pour faire ses emplettes dans le secteur de l'électricité aux États-Unis. Un mois après que le milliardaire américain a mis la main sur Constellation pour 4,7 milliards de dollars, le principal exploitant nucléaire aux États-Unis, Exelon, lance une offre hostile sur son compatriote NRG Energy. Après des contacts infructueux avec la direction de NRG, Exelon s'est tourné vers ses actionnaires. Son offre d'achat hostile, formulée en titres, valorise NRG à quelque 6,2 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros), ce qui représente une prime de 37 % sur son cours de clôture de vendredi tandis que NRG a perdu 55 % de sa valeur depuis le 1 er juillet.La plongée des cours des acteurs du très fragmenté marché américain de l'énergie - plus de 700 compagnies distribuent du gaz et de l'électricité -, n'est pas la seule motivation de la consolidation. " La relance en cours du nucléaire aux États-Unis favorise ces opérations, explique Colette Lewiner, directeur international du secteur énergie chez Cap Gemini. La constitution d'opérateurs de grande taille est un atout pour réunir les compétences et les capacités d'emprunt indispensables à l'industrie nucléaire. "Exploitant 17 réacteurs dans l'Illinois et en Pennsylvanie (dont une des trois unités de la fameuse centrale de Three Mile Island), Exelon mettrait la main, avec ce rachat, sur les 44 % détenus par NRG dans une centrale nucléaire du Texas (soit 1.175 MW). En septembre 2007, NRG fut l'un des premiers électriciens américains à présenter une demande de construction de deux nouveaux réacteurs, d'un total de 2.700 MW. Exelon souligne à cet égard que ce rachat permettrait à NRG de réduire la pression de sa dette de 8 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros).En cas de succès, le nouvel ensemble détiendrait une capacité nucléaire de 18.000 MW sur un total de 47.000 MW. Ce qui le propulserait premier producteur d'électricité aux États-Unis. À titre de comparaison, le parc nucléaire français est de 66.000 MW. Exelon est d'ailleurs le seul exploitant nucléaire américain avec lequel EDF a signé en avril dernier un protocole d'accord instituant " des échanges d'expériences ".UNE SERIE DE TENTATIVESCette offre, que le conseil d'administration de NRG a promis " d'examiner ", en recommandant à ses actionnaires " de ne prendre aucune décision dans l'immédiat ", fait suite à une longue série de tentatives de rachat dans l'électricité américaine, qui se sont soldées par des échecs. En 2006, les autorités de régulation se sont opposées à la reprise de Florida Power & Light par Constellation. La même année, NRG a repoussé une offre à 7,86 milliards de dollars de Mirant Corp. En août dernier, c'est NRG qui a vu rejeter son offre de 11 milliards de dollars sur l'exploitant de centrales à gaz Calpine.
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