Un patrimoine de plus en plus difficile à céder

D'ici quelques jours, le gouvernement devrait prendre connaissance des offres faites sur l'hôtel de Seignelay, un hôtel particulier datant du XVIIIe siècle situé dans le centre de Paris. Pour se désendetter ou financer de nouvelles politiques, l'État a régulièrement recours à des cessions d'actifs, notamment immobiliers. En 2007, le produit des recettes sur ce poste s'était monté à 820 millions d'euros, dont environ 15 % affectés à la réduction de la dette. Mais la crise complique la donne. Alors que le gouvernement avait prévu 600 millions d'euros de recettes au titre des cessions immobilières pour 2008, « on n'y est pas encore », concède-t-on dans l'entourage d'Éric Woerth à quelques semaines de l'échéance de l'exercice. À cela plusieurs raisons : contrairement aux années précédentes, le marché immobilier n'est plus haussier et l'État fait de moins bonnes affaires que les années précédentes, comme en témoigne la valeur des cessions qui dépasse désormais tout juste la valeur domaniale. dépréciationDans ces conditions, les proches du ministre du Budget croisent les doigts pour que les opérations en cours ne capotent pas. Le risque n'est pas mince : des acheteurs potentiels peuvent connaître des problèmes de financement. Pour 2009, si l'on met de côté le milliard d'euros attendu des cessions du ministère de la Défense qui pourraient être réalisées par le biais d'une foncière de l'État (Sofavim), l'État n'attend plus que 400 millions de ses cessions immobilières. « Et ce sera compliqu頻, estime-t-on à Bercy. Plus déprimé encore que le marché immobilier, le marché boursier, qui ne laisse guère de marges de man?uvre à l'État pour céder ses actifs financiers. Après les opérations de 2007 sur DCN, France Télécom et EDF, le vent a tourné. Avec un portefeuille dont la valeur s'est dépréciée de 20 % depuis le 1er septembre, l'État a tout intérêt à attendre un rebond des marchés. De plus, au moment où le président de la République va annoncer la création d'un fonds destiné à prendre des participations dans des filières stratégiques pour l'économie française, il serait mal compris que l'État annonce qu'il abaisse sa participation dans Renault? Dans ce contexte difficile, l'objectif du gouvernement ? 5 milliards d'euros de recettes au titre des cessions de participations cette année comme l'an prochain ? est illusoire Pour cette année, on devrait atteindre les 800 millions grâce notamment à un reliquat provenant de la cession d'Autoroute de France et de la vente de titres détenus dans Dagris. Anne Eveno
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