Les fonds de LBO n'attirent plus les investisseurs

Plus de la moitié (56 %) des investisseurs institutionnels ont l'intention de diminuer leur allocation dans les fonds de LBO (rachat par effet de levier). Ils ne sont que 2 % à vouloir l'augmenter. C'est ce qui ressort d'une étude d'Almeida Capital. Courtisés jusqu'à l'été dernier, les fonds sont aujourd'hui délaissés. Les rendements record des dernières années sont écornés par les difficultés des sociétés dans lesquelles ils ont pris une participation.La faute à un recours à la dette trop important et à des plans de marche convenus avec leurs cibles beaucoup trop ambitieux. Les investisseurs n'ont plus confiance. Les modèles d'hier en font l'amer constat. Kohlberg Kravis Roberts (KKR), Carlyle, Blackstone : les poids lourds du LBO ne parviennent pas à atteindre leur objectif de levée de fonds. Cette semaine, le britannique CVC, qui a reconnu n'avoir collecté que 11 milliards d'euros sur les 12,1 milliards qu'il espérait, s'est ajouté à la liste. D'autres ignorent le retard qu'ils ont accumulé. Le fonds Apollo Overseas Partners VII, lancé par l'américain Apollo en 2007, n'a pour l'instant récolté que 864 millions de dollars sur les 12 milliards visés, selon Thomson Reuters. Anglo-saxons touchésÀ ce jour, le phénomène semble circonscrit aux fonds anglo-saxons. Logique : leurs objectifs de levées sont souvent très importants, dépassant régulièrement la dizaine de milliards d'euros. Une ambition démesurée qui a dégradé leur image de marque. D'après Almeida Capital, seul 17 % des investisseurs américains ont une opinion favorable des gros fonds de LBO, soit 24 % de moins que l'an dernier.Ces levées de fonds plus faibles que prévu, TPG et Permira s'en seraient très bien arrangées. Les deux fonds d'investissement anglo-saxons ont certes atteint leurs objectifs de collecte mais ne trouvent pas où investir l'argent apporté. Du coup, ils ont imposé un remède de choc à leurs investisseurs : la taille de leurs fonds a été réduite et une partie des capitaux rendue aux souscripteurs. Permira a ainsi proposé de restituer 1,5 milliard d'euros, ramenant la taille de son véhicule d'investissement de 11 à 9,5 milliards.En 2008, sept fonds ont été clos au-dessus de la dizaine de milliards de dollars. Une source d'inquiétude supplémentaire pour les gestionnaires de fonds, qui doivent s'interroger sur la manière avec laquelle ils investiront ces capitaux en l'absence de dette habituellement apportée par les banquiers.Alexandre Madde
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