Geithner aux portes du Trésor américain

Pas question pour Timothy Geithner de répéter les erreurs d'Henry Paulson. Pressenti pour devenir le secrétaire au Trésor de Barack Obama, le jeune président de la Réserve fédérale de New York a déclaré hier devant le Sénat que l'hôte de la Maison-Blanche dévoilerait « dans les toutes prochaines semaines » son plan pour juguler la crise financière. Geithner a promis à cette occasion une « sérieuse réforme » du plan de sauvetage du secteur financier (Tarp). Mais il a refusé de détailler ses projets pour ne pas semer la confusion dans les salles de marchés que les revirements de la précédente administration ont déroutées.atmosphère électriqueL'audition de Geithner devant la commission des Finances du Sénat a eu lieu dans une atmosphère électrique. Cette réunion visant à confirmer sa nomination a été retardée après la révélation d'erreurs concernant ses déclarations d'impôts lorsqu'il travaillait au Fonds monétaire international (FMI). De plus, des parlementaires reprochent au président de la Fed de New York d'avoir collaborer avec l'administration Bush dans la gestion de la crise et d'être ainsi coresponsable de la chute de Lehman Brothers, dont la faillite a gelé le marché du crédit.Geithner a répondu que « Lehman Brothers a sombré car ses besoins en capitaux étaient si importants que le marché ne pouvait les combler ». Les pouvoirs publics, quant à eux, « ne disposaient alors pas de l'autorit頻 pour répondre à une telle urgence financière, explication que ne cesse de fournir Henry Paulson. Concernant ses impôts, Timothy Geithner, qui supervisera le fisc américain, a battu sa coulpe. Il a admis que ses « erreurs auraient pu être évitées mais n'étaient pas intentionnelles ».Poussé à confirmer les travaux de l'entourage de Barack Obama pour créer une institution publique chargée de racheter les créances illiquides des banques, Geithner, toujours prudent, a indiqué qu'il « était possible que quelque chose de cette nature fasse partie de la solution ». Il a rappelé que ce type de structures avait été employé « dans la plupart des crises financières à travers le monde », mais qu'il convenait d'en peaufiner la préparation pour en garantir l'efficacité. Le Sénat devrait se prononcer aujourd'hui sur sa nomination à la tête du Trésor. Même les parlementaires les plus critiques semblaient résolus à son investiture. « Pour certains, il n'est simplement pas le meilleur choix, pour d'autres, il constitue le seul choix possible », résumait le républicain Charles Grassley.Éric Chalmet, à New York
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