Les pilotes menacent de perturber les départs en vacances

Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), largement majoritaire au sein des compagnies aériennes françaises, en particulier chez Air France (75 %), a déposé la semaine dernière à la fois à Matignon, au secrétariat d'État aux Transports et au ministère du Travail et des Relations sociales, un préavis de grève nationale, selon nos informations. Il menace de débrayer tous les week-ends du 10 juillet au 3 août, période de gros départs et retours de congés. Interrogé, le SNPL ne fait pas de commentaire. En revanche, le secrétariat d'État aux Transports confirme l'information. Lors de leur dernière grève, en novembre, les pilotes protestaient contre le relèvement de 60 à 65 ans de la limite d'âge d'activité. Cette fois, ils s'élèvent contre la loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale. Celle-ci permet aux seuls syndicats ayant obtenu plus de 10 % des voix aux élections de comité d'établissement de pouvoir négocier des accords. Et à ceux à plus de 30 % des voix de pouvoir les signer. Des niveaux hors de portée des syndicats de pilotes non rattachés à des organisations confédérales. Chez Air France, par exemple, il leur faudrait 6.000 voix pour être à la table des négociations alors qu'ils ne sont que 4.200? D'où, depuis plus d'un an, leur demande d'un collège spécifique pour ne pas disparaître du paysage syndical.Le gouvernement les soutient. La direction d'Air France aussi. « Dans la loi, explique-t-on au secrétariat d'État aux Transports, il y a une spécificité pour les cadres. La représentativité de la CFE-CGC s'exprime dans un collège spécifique cadre. Il n'est pas anormal de dupliquer cette disposition aux pilotes. Au regard de leur formation longue, de leur autorité sur d'autres salariés? ils répondent à la définition de cadre. » urgenceIl n'y aurait donc pas a priori de blocage. Sauf que l'engagement du gouvernement à satisfaire les pilotes tarde à se concrétiser. En mars, quand le Sénat a voté contre l'amendement en faveur des pilotes (glissé dans la loi? ferroviaire), la tension est montée d'un cran. Les pilotes craignent le même scénario à l'Assemblée nationale.L'incertitude sur le calendrier met par ailleurs de l'huile sur le feu. Il était question de mai. Certains évoquent maintenant octobre. « Pour nous, le principe est acquis. Mais nous n'avons pas de visibilité sur le passage de la loi, reconnaît-on au ministère. Nous l'espérons avant la session du 24 juillet, sans pouvoir l'assurer. » Le compte à rebours est lancé pour éviter une grande pagaille, cet été, qui ferait beaucoup de mal aux compagnies aériennes. Sachant que si les pilotes obtenaient gain de cause, cela créerait des tensions à la CGT et à la CFDT à l'initiative de la loi d'août 2008, ainsi que chez les hôtesses et stewards, qui eux aussi revendiquent un collège spécifique.
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