Patronat et syndicats au chevet du dialogue social

Syndicats et patronat ne se quitteront pas aujourd'hui. Le matin, à l'occasion de la Commission nationale de la négociation collective, ils se rendront rue de Grenelle, où Brice Hortefeux leur annoncera la hausse du Smic et tirera le bilan des accords conclus en 2008 (lire ci-dessous). À 15 heures, ils se retrouveront au siège du Medef pour le coup d'envoi d'un round de discussions sur le dialogue social. Sans grand enthousiasme, tant les divergences sont fortes sur le contenu même de cette « délibération sociale ».Un sujet leur est pourtant imposé par la loi d'août 2008 sur la représentativité syndicale. Celle-ci prévoit, en effet, que les partenaires sociaux doivent négocier avant le 30 juin sur le dialogue social dans les très petites entreprises (TPE), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. En dépit de quelques nuances, tous les syndicats arriveront aujourd'hui avec des propositions concrètes pour assurer la représentation des salariés de ces sociétés. « Nous sommes favorables à la mise en place de comités territoriaux professionnels ou multiprofessionnels, doublée d'élections permettant de mesurer la représentativit頻, souligne Marcel Grignard, tête de file de la CFDT. « Il faut organiser une instance de dialogue au niveau régional », ajoute Gabrielle Simon, de la CFTC. Mais le bât blesse côté patronal. Ni le Medef ni la CGPME n'ont très envie de s'engager sur ce terrain. L'UPA (artisanat), qui avait tenté, il y a quelques semaines, de faire cavalier seul, a été sèchement rappelée à l'ordre par ses deux grandes s?urs. Reste à savoir si le patronat préférera renvoyer la balle à l'exécutif, au risque de la mauvaise surprise, ou surmonter ses différends pour négocier avec les syndicats.constat de désaccordLe manque d'enthousiasme du Medef est encore plus net sur le thème du partage de la valeur ajoutée, que les représentants des salariés voudraient aussi aborder aujourd'hui. En dépit de la demande de Nicolas Sarkozy de lui faire des propositions sur le sujet avant la mi-juillet, l'organisation patronale ne se voit guère aller au-delà d'un simple constat de désaccord avec les syndicats.Enfin, cette délibération sociale doit aussi permettre de se pencher sur le pouvoir des institutions représentatives du personnel, notamment lors des restructurations. « Nous voulons parler de l'extension des droits du comité d'entreprise, et tout particulièrement celui de suspendre un projet de plan social, dans l'attente d'une étude sur sa justification économique », précise Michel Doneddu, de la CGT. Là encore, pas de quoi séduire le patronat. Faute de consensus, les partenaires sociaux devraient se contenter aujourd'hui d'établir un calendrier et renvoyer à septembre l'ouverture de vraies négociations.
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