Dans l'environnement actuel, les résultats publiés hier par Valeo pourraient s'apparenter à une bonne nouvelle. L'équipementier automobile a en effet bien résisté sur le troisième trimestre. Il enregistre un résultat net positif de 6 millions d'euros à comparer à une perte de 40 millions l'an dernier à la même période, portant son bénéfice sur neuf mois à 106 millions d'euros contre 31 millions à la même date un an plus tôt. En outre, bien qu'en repli de 0,2 point sur le trimestre écoulé, la marge opérationnelle résiste bien à 3,1 %. Mieux, sur neuf mois, elle s'élève à 3,8 % du chiffre d'affaires, en hausse de 0,4 point.Au regard du contexte qui prévaut ces derniers temps dans le secteur automobile et plus particulièrement chez les équipementiers qui doivent également conjuguer avec les fluctuations des cours des matières premières, ces résultats trimestriels constituent une performance. Thierry Morin, le patron de Valeo, fait valoir à ce titre les "actions entreprises" en termes de gain de productivité et de réduction de coûts. Le groupe résiste donc bien et n'a pas été contraint de lancer un avertissement sur ses objectifs de résultats comme son concurrent Faurecia, la veille. Il faut dire que, en la matière, Valeo avait pris les devants au début du mois en annonçant que sa marge opérationnelle serait cette année du même acabit que celle de l'an dernier (3,6 %), alors qu'il anticipait initialement une progression.UN ATOUT POUR RESISTERS'arrêter aux chiffres trimestriels serait déformer la réalité autrement plus sombre dépeinte hier par Thierry Morin. Ce dernier s'attend pour l'an prochain a "un très fort ralentissement" sur les marchés d'Europe de l'Ouest, des États-Unis et du Japon pouvant "aller jusqu'à 10 %, voire plus". "Valeo se met en position de résister à une chute importante", a indiqué le président de Valeo. Les premiers signes de cette dégradation se font déjà sentir puisque le chiffre d'affaires trimestriel publié hier s'inscrit en baisse de 5,9 % à 2,11 milliards d'euros.Si la conjoncture ne devrait pas épargner le groupe, celui-ci ne sera en revanche pas affecté par la crise financière. Valeo indiquait hier avoir sur ce front l'horizon dégagé sans véritable échéance avant 2011. Mieux, il pourrait tirer sur une ligne de crédit le cas échéant et regarde les opportunités d'acquisition. Un atout que le marché n'a toutefois pas vraiment retenu. Hier, le titre aconclu sur un recul de 0,68 % à 14,68 euros.

latribune.fr

03 Nov 2008, 1:30

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